Essai Mercedes EQB : que vaut le premier SUV compact électrique à 7 places ?
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Après l’EQC et l’EQA, Mercedes propose son troisième SUV électrique. Et à l’instar du GLB dont il emprunte la plateforme, le nouveau venu s’illustre en offrant 7 places de série. Une caractéristique encore rare sur le segment. Nous avons pu l'essayer et vous livrons toutes nos impressions et toutes nos conclusions.
Mercedes poursuit la stratégie d’électrification de ses gammes qui devraient ne compter que des véhicules électriques d’ici 2030, si tant est que les conditions du marché le permettent. Plus petit que l’EQC et plus spacieux que l’EQA, ce troisième SUV entièrement électrique qu'est le Mercedes EQB vient compléter la gamme EQ. Cette dernière, qui compte également la berline EQS et qui verra arriver une EQE dans les prochains mois (qui promet 654 km WLTP d’autonomie), recensera donc dix modèles à l’horizon 2023.
Et comme l’EQA qui partage la même plateforme que le GLA, l’EQB est la déclinaison électrique du GLB. Une caractéristique qui aura son importance sur l’habitabilité comme nous le verrons plus loin. Esthétiquement, la Mercedes EQB partage également plusieurs attributs avec le GLB, mais aussi l’EQA. On retrouve donc les codes visuels des véhicules de la gamme EQ avec la calandre pleine noire laquée qui est surmontée par une barre LED qui relie les projecteurs. Cette dernière se retrouve également à l’arrière, tandis que des éléments bleutés et le logo EQ sur les flancs complètent le tout. L’EQB n’est pas non plus sans rappeler le GLK avec sa ligne carrée et son hayon vertical.
Un habitacle moderne et fonctionnel
L’EQB partage aussi son habitacle avec la Mercedes GLB. L’ambiance est moderne avec le système MBUX qu’on connait déjà, des inserts décoratifs, et un bel éclairage d’ambiance 64 couleurs. Bien entendu la marque à l’étoile ne déçoit pas en matière de finition, qui est exempte de reproches à l’instar du volant sport en cuir nappa dans la finition AMG Line, ou encore les sièges sport en Artico/Dinamica.
Avec 4,68 m de long (22 cm de plus que l’EQA) et un empattement de 2,83 m (soit 10 cm de plus que l’EQA), la Mercedes EQB soigne ses passagers. Ces derniers profitent d’un espace généreux pour les jambes et d’une garde au toit élevée. Toutefois, il faudra faire coulisser la banquette vers l’avant afin de laisser un peu de place au troisième rang. Car comme nous le disions en préambule, la Mercedes EQB est le premier SUV électrique sept places en Europe, en attendant la Tesla Model Y qui n’est pour le moment disponible qu’en version cinq places. Une fois dépliés, les deux sièges peuvent accueillir des passagers qui mesurent jusqu’à 1,65 m, dixit le constructeur. Mais c’est surtout aux enfants que ces places se destinent, d’autant que l’accès est très étroit comme on peut le voir en photo ci-dessous.
Dans tous les cas, bien qu’ils puissent dépanner, ces deux sièges supplémentaires sont réservés aux courts déplacements quotidiens, par exemple pour du covoiturage en emmenant les enfants au sport. Ajoutons aussi que dans cette configuration, la Mercedes EQB ne propose qu’un volume extrêmement réduit en guise de coffre. Les sacs de sport resteront donc sur les genoux.
Parlons-en du coffre, justement. Lorsque les deux sièges du troisième rang sont repliés, le SUV compact offre un volume très correct de 460 litres. En rabattant les sièges arrière, le SUV offre alors jusqu’à 1 620 litres. En revanche c’est la déception quand on jette un œil sous le coffre dans l’espace qui est généralement imparti aux câbles de recharge dans les voitures électriques. Peu profond, celui de la Mercedes EQB est également tout en longueur et très étroit. Impossible dans ces conditions d’y loger le câble de charge pour prise secteur et le câble adapté aux Wallbox.
Des technologies numériques éprouvées
Comme tous les autres modèles de la gamme EQ, la Mercedes EQB n’a pas cédé aux sirènes du tout tactile. Les boutons physiques subsistent, que certains pourront peut-être trouver trop nombreux. Il n’empêche, on préfère largement disposer de commandes individuelles pour paramétrer la climatisation en un clin d’œil par exemple. Et ce, même s’il est aussi possible de demander à l’assistant vocal Mercedes de régler la température sans lâcher le volant des mains. Ce dernier se montre très performant quand il s’agit d’accomplir des tâches basiques, mais moins à l’aise pour contrôler la musique par exemple.
Le volant (à méplat dans notre modèle EQB 350 4MATIC et standard sur la version Progressive Line), est équipé de boutons dans la plus pure tradition de la marque. Mais force est de constater que l’ergonomie est réussie avec des petits pavés tactiles tels que ceux qui équipaient les smartphones haut de gamme de feu BlackBerry. Celui de la branche gauche permet de contrôler l’affichage de l’instrumentation numérique du système MBUX. Celui de droit offre un contrôle direct de l’écran d’infodivertissement qui est également tactile. Et si cela ne suffisait pas, la console centrale accueille elle aussi un grand pavé tactile avec des boutons de raccourci pour certaines fonctions.
L’interface du système MBUX est toujours aussi réussie. Suffisamment claire et facile à appréhender, elle offre différentes options de personnalisation et se montre parfaitement fluide. Toutefois, nous avons parfois eu des difficultés à suivre le GPS de la voiture. Notre modèle d'essai était dépourvu de la navigation avec la réalité augmentée qui est une option abordable que nous vous recommandons chaudement. Impossible de se tromper de chemin avec elle, et cerise sur le gâteau, il est possible de paramétrer cette fonction pour qu'elle affiche les numéros de rue qui sont souvent une vraie prise de tête dans des villes comme Paris.
La navigation avec “intelligence électrique” comme aime la qualifier la marque, n'est rien d'autre qu'un planificateur de parcours. Elle calcule l'itinéraire en tenant compte de l'autonomie de la Mercedes EQB, de la consommation d'énergie, de la topographie du parcours et de la température. Tous ces facteurs peuvent influencer l'autonomie du véhicule qui pourra aussi vous indiquer les stations de recharge qui se trouvent sur le chemin.
Bon point, le dispositif affiche la disponibilité des stations et leur puissance de charge. Nous n'avons pas eu l'occasion de tester cette fonctionnalité et de vérifier que les défauts constatés sur la Mercedes EQC ont été corrigés. En effet, lors d'un test long au volant de cette dernière, nous avions constaté avec effroi que le planificateur nous suggérait parfois de sortir l'autoroute et de faire demi-tour pour s'arrêter à une station située dans l'autre sens. Un road trip plus long sera donc au programme dans les mois à venir pour en avoir le coeur net.
Bien entendu, vous pouvez également préférer utiliser une solution tel que CarPlay qui est disponible dans sa version sans fil sur la Mercedes EQB. Dans ce cas, on pourra utiliser le logiciel de navigation de son choix (Plan d’Apple, Google Maps, Waze ou encore A Better Route Planner), mais la cartographique sera uniquement affichée sur l’écran d’infodivertissement, et non sur celui d’instrumentation ni dans l’affichage tête haute. Vous n'aurez donc plus aucune excuse pour utiliser votre smartphone en conduisant, une pratique risquée et coûteuse. Celui-ci pourra rester rangé dans le berceau prévu à cet effet à l’avant de la console centrale. Ce dernier dispose d’ailleurs d’un socle compatible Qi pour la recharge sans fil. Le cas échéant, la voiture dispose de nombreux ports USB type C, y compris deux ports qui sont situés au troisième rang pour ne pas faire de jaloux.
Enfin, comme toutes les voitures électriques de la gamme EQ de Mercedes, l’EQB est connectée à l’application mobile Mercedes me. Celle-ci permet bien sûr de préconditionner la voiture avant de partir (chauffage en hiver, climatisation en été), de programmer un itinéraire, de rechercher une station de charge, de déverrouiller la voiture à distance ou encore de vérifier son état et sa charge.
Deux motorisations pour la Mercedes EQB
La Mercedes EQB se décline dans deux lignes de finition avec la version Progressive Line d’une part, et l’AMG Line de notre modèle d’essai d’autre part. Celles-ci diffèrent au niveau du kit carrosserie plus sportif sur l’AMG Line, mais aussi de la calandre Black Panel spécifique, de jantes cinq branches AMG en alliage de 18 pouces au lieu du modèle plus aéro de la version Progressive Line, ou encore le vitrage athermique foncé. Notez que la Mercedes EQB la plus puissante (EQB 350 4MATIC) est uniquement proposée en AMG Line.
Par ailleurs, la Mercedes EQB est proposée dans deux motorisations avec l’EQB 250 et l’EQB 350 4MATIC. Ou plutôt sera proposée, priorité étant donnée au modèle le plus puissant en cette période marquée par la pénurie de composants.
La Mercedes EQB 250 sera animée par un unique moteur avant asynchrone de 140 kW, soit 190 ch. Mercedes annonce 385 Nm de couple, le 0 à 100 km/h en 9,2 secondes et une vitesse de pointe de 160 km/h. Ce moteur sera associé à une batterie d’une capacité utile de 66,5 kWh, qui promet une autonomie combinée de 433 – 474 km WLTP, ou de 555 – 597 km WLTP en cycle urbain. Pour ce faire, la Mercedes EQB devrait afficher une consommation comprise entre 12,9 et 13,9 kWh/100 km WLTP en cycle urbain.
Comme son nom l’indique, la Mercedes EQB 350 4MATIC est une quatre roues motrices avec son moteur avant asynchrone et un moteur arrière synchrone. Délivrant 215 kW (soit 292 ch), le groupe motopropulseur peut basculer en propulsion lors des phases de conduite les plus douces. Avec 520 Nm de couple, notre Mercedes EQB 350 4MATIC d’essai peut accélérer de 0 à 100 km/h en 6,2 secondes, tandis que la vitesse de pointe et la capacité de la batterie sont identiques à celles de l’EQB 250. Côté consommation, la marque annonce entre 15,1 et 16,1 kWh/ 100 km WLTP en cycle urbain, avec une autonomie comprise entre 474 et 504 km WLTP (395 et 423 km WLTP en cycle mixte).
Affichant un poids de 469 kg, la batterie de la Mercedes EQB est intégrée dans le plancher de la voiture et sous les sièges arrière. Elle dispose d’un système de gestion thermique avec deux circuits de refroidissement, et le préconditionnement en amont des recharges rapides sur les bornes en courant continu. Enfin, la batterie haute tension sert garantie 8 ans ou 160 000 km.
Une puissance de recharge jusqu’à 100 kW pour la Mercedes EQB
Sans surprise, la Mercedes EQB est équipée d’un chargeur embarqué de 11 kW pour la recharge sur le réseau alternatif (AC). Comptez environ 5 heures et 45 minutes pour une charge de 10 à 100 % sur un chargeur de 11 ou 22 kW. Une durée qui passera à 9 heures et 15 minutes sur une Wallbox standard de 7,4 kW, tandis que les moins pressés pourront utiliser une prise domestique qui délivre 2,3 kW pour faire le plein en… 39 heures ! A réserver aux petits rouleurs qui récupèreront en une nuit l’énergie consommée dans la journée.
Bien entendu, le SUV compact électrique peut accepter la charge rapide sur les bornes en courant continu (DC), notamment dans les stations Ionity dont Mercedes est partenaire, afin de profiter d’un tarif à la minute préférentiel comme nous le verrons un peu plus bas. Mais contrairement à ses concurrents, la marque à l’étoile accepte une puissance admissible limitée à 100 kW. Interrogée sur le pourquoi d’une telle limitation quand une Tesla Model Y affiche un pic de 250 kW par exemple, Mercedes indique qu'il s'agit de préserver la batterie en minimisant le stress lors des charges rapides. Il faudra donc patienter environ 32 minutes pour passer de 10 à 80 % sur une borne telle que celles de Ionity.
Quelle que soit la version choisie, la Mercedes EQB est livrée avec un abonnement d’un an au service Mercedes me Charge. Outre l’accès à un vaste réseau de stations de recharge, il permet de profiter d’un coût à la minute de 0,29 euro sur les bornes rapides Ionity (93 stations sont ouvertes à date en France, 8 sont en construction et 170 sont prévus en 2025, e réseau comptant actuellement 7 000 stations en Europe), au lieu de 0,79 euro. L’année suivante, l’abonnement à Mercedes me Charge passera à 99 euros par an. Notez que la Mercedes EQB peut aussi accéder aux autres réseaux de charge rapide et notamment à ceux de Fastned et de Total Énergies qui se développent dans l’hexagone, mais aussi à celui de Tesla qui a lancé une expérimentation en ouvrant 16 stations en France.
Enfin, la marque à l’étoile veut accompagner ses clients qui souhaitent installer une solution de recharge à domicile. Une opération qui peut s’avérer compliquée notamment en copropriété, mais aussi en raison des écarts de prix parfois importants entre les différents installateurs. Mercedes a donc noué un partenariat avec Zeborne qui propose un forfait à 1 590 euros pour l’installation d’une wallbox de 7,4 kW avec lecteur de badge RFID en maison individuelle. Il en coutera 1 790 euros en copropriété, sachant que l’installation sera éligible à la prime Advenir de 849 euros. Dans tous les cas, l’installation d’une Wallbox dotée d’un système de gestion dynamique de la charge, est éligible au crédit d’impôt de 300 euros.
Au volant de la Mercedes EQB 350 4MATIC
Les 292 ch de l'EQB 350 4MATIC ne seront pas de trop pour déplacer ce gros bébé de plus de 2 tonnes qui sait aussi montrer un certain dynamisme. Ainsi, il ne lui faut que 6,2 secondes pour passer de 0 à 100 km/h dans un silence… perfectible. En effet, les bruits aérodynamiques sont plutôt marqués à haute vitesse. Dommage quand on sait que le vaisseau amiral de la marque, l'EQS, est l'une des voitures électriques les mieux insonorisées aujourd'hui. Heureusement le confort reste de mise, y compris sur les chaussées déformées.
Nous avons relevé une consommation très raisonnable de 18 kWh/100 km sur un parcours mixte qui privilégiait le réseau secondaire. Pour ce faire, l'EQB dispose de palettes au volant qui permettent de régler manuellement la récupération d'énergie au freinage. Quatre niveaux sont disponibles du moins élevé (D+ avec la palette de droite) au plus important (D- avec la palette de gauche). Notez que l'EQC proposait un mode D– qui n'est pas disponible ici. La récupération d'énergie au freinage fait office de frein moteur, mais pas jusqu'à l'arrêt complet du véhicule. Comme sur l'EQC, nous avons trouvé ce système de palettes très ludique pour qui veut jouer le jeu de l'écoconduite. Le cas échéant, libre à vous de laisser la récupération en mode Auto, l'EQB se chargeant de tout.
En revanche, le SUV électrique s'est montré plus gourmand sur autoroute. Pas étonnant avec un taux de pénétration dans l'air forcément plus important qu'une berline telle que l'EQS. Nous avons relevé une consommation de 22 kWh/100 km qu'il conviendra de vérifier lors d'un essai plus long. Pour les plus stressés à l'idée de voyager en électrique, Mercedes propose un système de contrôle actif de l'autonomie. Celui-ci se matérialise sous la forme d'un drapeau à damier qui s'affiche sur le compteur de vitesse. Il symbolise la vitesse maximale à ne pas dépasser pour arriver à la destination qui aura été préalablement saisie dans le système de navigation de l'EQB. Le système pourra aussi prodiguer des conseils pour préserver l'autonomie comme de couper la climatisation ou basculer sur le mode de conduite Eco.
Un bonus écologique de 2 000 euros pour la Mercedes EQB 250 uniquement
La Mercedes EQB est commercialisée à partir de 54 700 euros pour la version EQB 250 à moteur avant dans la finition Progressive Line. Il faudra compter 56 700 euros pour l’AMG Line, tandis que l’EQB 350 4MATIC à deux moteurs électriques démarre à 64 650 euros. Cette dernière n’est pas éligible au bonus écologique, contrairement à l’EQB 250 qui peut prétendre aux 2 000 euros offerts par l’État jusqu’au 1er juillet 2022 pour les livraisons jusqu’au 30 septembre 2022.
En face, la concurrence est inexistante pour le moment. Certes la Tesla Model Y est également proposée en version 7 places, mais cette dernière variante n’est toujours pas disponible dans nos contrées. Avec les récentes augmentations de prix, le SUV électrique de la marque américaine est plus onéreux que la Mercedes EQB en entrée de gamme, mais autrement plus puissant et efficient. La marque à l'étoile reste loin devant en matière de présentation intérieure, mais les options peuvent rapidement grever la facture finale. Notez enfin que seule la Mercedes EQB 250 peut prétendre au bonus écologique de 2 000 euros, quelle que soit la finition choisie. Avec un tarif à partir de 64 650 euros, l’EQB 350 4MATIC ne peut pas y prétendre.
Après l'EQC et l'EQA, Mercedes continue d'étoffer sa gamme de SUV électrique. S'il repose sur la même plateforme que le GLB thermique, avec les mêmes contraintes en matière d'habitabilité, l'EQB profite néanmoins de l'expérience acquise avec ses deux prédécesseurs. Confortable et bien équipé, c'est encore et surtout le seul SUV électrique capable d'offrir 7 places aujourd'hui.
- Accessibilité et ergonomie des technologies embarquées
- La consommation en usage mixte
- Sept places mais…
- … l’accès et l’espace très réduit aux deux dernières places
- La consommation élevée sur autoroute