Ethereum : « The Merge » met fin au minage et réduit la consommation d’énergie de 99,95%

Ethereum, la deuxième cryptomonnaie la plus valorisée au monde, a terminé une mise à niveau logicielle massive qui, selon ses partisans, réduira son empreinte carbone, mais mettra surtout fin au minage.

L’Ethereum vient de vivre un moment historique pour le monde de la cryptographie, puisque la deuxième cryptomonnaie la plus valorisée du monde a totalement changé son mode de fonctionnement. En effet, la blockchain de premier plan est passée d'un modèle de preuve de travail à un modèle de preuve d'enjeu, éliminant ainsi le processus à forte intensité énergétique connu sous le nom de minage d'Ethereum.

Cette mise à niveau, appelée « la fusion » ou « the merge » par les amateurs de cryptomonnaies, promet de réduire la consommation d'énergie d'Ethereum et d'attirer davantage d'utilisateurs. Les défenseurs du climat critiquent depuis longtemps les actifs numériques parce que leur production utilise d'énormes quantités d'électricité et génère d'importantes émissions de CO2, et cela malgré le récent crash du marché.

Qu’est-ce que la preuve d’enjeu ?

Jusqu'à présent, le minage d'Ethereum nécessitait de puissants d'ordinateurs pour résoudre des problèmes mathématiques difficiles, ce qu’on appelle le « Proof-of-work » ou « preuve de travail ». Cela consommait non seulement d'énormes quantités d'énergie, mais rendait l'Ethereum difficile à mettre à l'échelle et coûteux pour les petites transactions. Cela concentrait également le pouvoir entre les mains des personnes les plus fortunées et donc capables d’investir dans du matériel de minage, ce qui est contraire à l'éthique de décentralisation de la cryptographie. Il avait d’ailleurs été rapporté que les mineurs de cryptomonnaies avaient acheté pour 14 milliards d’euros de cartes graphiques depuis 2015.

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Désormais, au lieu de faire appel à des GPU gourmands en énergie pour vérifier les transactions sur la blockchain, elle utilisera le consensus de ceux qui possèdent une quantité substantielle d'ETH, le « Proof-of-stake » ou « preuve d’enjeu », c'est-à-dire ceux qui ont une « participation » dans le réseau. Les détenteurs d'Ethereum prêts à renoncer à 32 ETH (environ 47200 euros actuellement) peuvent devenir des validateurs en mettant en jeu leur propre cryptomonnaie.

Chaque validateur est choisi au hasard pour valider un bloc. Il est alors chargé de vérifier la légitimité des transactions de ce bloc. Plusieurs validateurs sont impliqués dans la vérification de chaque bloc, ce qui implique quelques calculs simples. Si un consensus positif est atteint, le bloc et ses transactions sont acceptés sur la blockchain, tout simplement.

Les mineurs ne sont donc plus nécessaires au fonctionnement de la blockchain. Les détenteurs de cryptomonnaies mettent en jeu leurs propres actifs numériques pour s'assurer que la blockchain conserve son intégrité. Plus vous misez, plus vous avez de chances d'être choisi pour valider, et plus vous avez de chances de gagner davantage de cryptomonnaies. Chaque validateur reçoit un petit pourcentage de l’Ethereum nouvellement créé.

Lire également : L’Ethereum repart à la hausse, le marché des cryptomonnaies se réveille enfin

L’Ethereum va voir sa consommation d’énergie diminuer de plus de 99%

Selon la Fondation Ethereum, la transition a permis de réduire la consommation d'énergie d'Ethereum de 99,95 %. Les gens n'ont plus besoin de matériel spécial et coûteux capable de calculer des équations complexes à la vitesse de la lumière. Dans cette nouvelle conjoncture où une crise de l’énergie pourrait entraîner des mesures drastiques telles que la fermeture des bornes de recharge pour les voitures électriques, il est bon de voir les cryptomonnaies se mettre au vert. Selon les données de Digieconomist, l'Ethereum consommait jusqu’à présent environ 83,80 TWh par an, soit à peu près autant d'électricité que la Finlande. Ce chiffre a augmenté au cours des derniers mois après une chute massive en juin.

En comparaison, la cryptomonnaie la plus populaire, le Bitcoin, a actuellement une consommation énergétique estimée à 128,31 TWh par an, toujours selon Digieconomist. Celle-ci repose toujours sur le système de Proof-of-work, et il n’est pour l’instant pas prévu qu’elle passe à un système Proof-of-Stake comme l’Ethereum.

Pourtant, ce changement va permettre à cette dernière de voir sa consommation d’énergie diminuer drastiquement. De plus, le fait que l'un des principaux acteurs de la cryptomonnaie ait investi du temps et de l'argent pour jeter les bases d'un écosystème moins destructeur et plus efficace est une énorme réussite. The Merge pourrait donc probablement contribuer à changer le discours sur l'ensemble du secteur en ce qui concerne le danger que représentent les cryptomonnaies pour le climat.

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