FaceApp exploite librement vos photos, faut-il craindre pour votre vie privée ?
FaceApp, c'est l'application dont tout le monde parle en ce moment. À quoi ressemblerez-vous dans 20, 30 ou 40 ans ? L'application vous en donne une idée en quelques secondes et le résultat est plutôt bluffant de réalisme. De quoi amuser des milliers d'internautes sur les réseaux sociaux. Mais de nombreux médias ont aussi pointé du doigt les conditions d'utilisation de l'application qui ne sont pas vraiment rassurantes pour la vie privée. Faut-il s'inquiéter ?
FaceApp n'est pas vraiment une nouvelle application. Elle s’inscrit dans la catégorie des applications de retouche photo et a même été au cœur d'une polémique par le passé. En 2017 elle avait été forcée de retirer certains filtres jugés racistes. Deux ans après, FaceApp est de nouveau propulsée sur le devant de la scène grâce à son filtre de vieillissement ultra-réaliste. Les plus curieux n'ont pas tardé à aller fouiller dans les conditions générales d'utilisation de l'application pour souligner une clause inquiétante.
FaceApp est libre d'exploiter vos photos comme il l'entend
Cela est clairement indiqué dans les conditions d'utilisation de l'application. L'éditeur est libre de modifier et d'utiliser vos photos sans rémunération et sans votre accord à n'importe quelle fin. Il y a en effet de quoi s'inquiéter à la lecture de cette clause qui sonne comme une carte blanche donnée à FaceApp pour exploiter vos photos comme bon lui semble. Le pire, c'est que légalement, vous ne pourrez rien contre cela. En utilisant FaceApp, vous êtes censé avoir accepté les CGU.
Certains ont par ailleurs vite fait de relayer la rumeur selon laquelle toutes les photos de la galerie sont envoyées sur des serveurs situés en Russie, le pays d’origine de l'entreprise éditrice. Mais cette allégation est fausse d'après l'éditeur qui n'a pas tardé à la démentir. Cela a été confirmé par le chercheur en sécurité Elliot Anderson dont la crédibilité n'est plus à démontrer.
Seules les photos que vous chargez dans l'application sont donc envoyées dans le Cloud pour les besoins de traitement. Ces photos sont supprimées pour la plupart au bout de 48 h, comme l'explique l'éditeur. Enfin, l'entreprise affirme ne pas vendre, ni partager les données des utilisateurs avec des tiers. En plus, bien que l'équipe est située en Russie, les données d'utilisateurs n'y sont pas transférées, assure FaceApp.
Malgré toutes ces explications, il n'empêche que le doute laissé par la clause incriminée est tout à fait légitime. En l'état, FaceApp conserve le droit d'exploiter vos photos à sa convenance. Mais de quelle manière ? On peut supposer qu'elles pourraient servir à des fins de publicité. L'application s'offre sans doute la garantie de pouvoir utiliser les résultats de vos retouches pour des besoins promotionnels, et ce, sans votre accord.