Facebook a laissé Huawei, Oppo et d’autres groupes chinois nous espionner
Mise à jour 06/06/2018 : Comme le rapporte Reuters, Facebook a admis avoir partagé les données de ses utilisateurs avec plusieurs grands groupes chinois. Huawei, Oppo, Lenovo et TLC (BlackBerry, Alcatel) sont notamment concernés. Le réseau social se défend en expliquant que ces accords visaient à rendre Facebook compatible sur leurs smartphones. Une révélation qui a déclenché la colère des services de renseignements et de certains élus aux États-Unis.
Facebook a passé des accords avec des dizaines de fabricants de smartphones et appareils mobiles comme Samsung, Apple, Amazon, BlackBerry et Microsoft pour que ces derniers puissent accéder aux données personnelles des utilisateurs du réseau social. D'après une enquête du New York Times, Facebook a eu recours à cette stratégie “tout au long de la dernière décennie“, commençant avant même qu'il ne devienne une des applications les plus utilisées au monde.
Une enquête du New York Times rapporte que Facebook a passé des accords avec au moins 60 constructeurs de smartphones et appareils mobiles au cours des dix dernières années afin de leur donner accès aux données personnelles des utilisateurs. Parmi les grandes sociétés concernées, on retrouve entre autres Samsung, Apple, Amazon, BlackBerry et Microsoft.
Facebook a partagé les données personnelles de ses utilisateurs avec Samsung, Apple et Amazon
Les premiers deals passés entre Facebook et tous ces fabricants remontent à une décennie déjà, alors que les smartphones commençaient tout juste à se populariser. Déjà populaire en version desktop à cette époque, ils ont permis à Facebook de s'imposer sur mobile. La justification apportée est celle-ci : par ce biais, Facebook s'assurait que les utilisateurs avaient accès à des fonctionnalités populaires sur les versions mobiles du réseau social. Le bouton “J'aime” ou la messagerie par exemple.
Mais il semble donc que le peu d'égard accordé aux informations personnelles suive Facebook depuis ses débuts. Sans avoir à demander aucune permission, les constructeurs pouvaient récupérer nos données et celles de nos amis et ce même en ayant interdit à Facebook d'utiliser nos informations. Ime Archibong, un cadre de Facebook, a admis que les fabricants de smartphones avaient alors accès au statut de situation amoureuse, à la religion, aux opinions politiques, événements à venir et encore d'autres données sur les utilisateurs. Après le scandale Facebook-Cambridge Analytica, on pensait ne plus pouvoir être plus déçu par Facebook, mais le réseau social de Mark Zuckerberg semble encore avoir de la ressource.