Facebook accuse Apple de réserver la protection de la vie privée aux riches
Le nouveau vice-président de Facebook en charge de la communication, Nick Clegg, a une nouvelle fois visé Apple – sans jamais nommer la firme – autour de la protection de la vie privée. Le responsable, ex-politique britannique, semble vouloir souligner que Apple, qui se pose en chevalier blanc de la vie privée, ne fait pas vraiment dans le social. Tout le contraire de Facebook, qui est gratuit, et que tout le monde peut rejoindre sans condition de revenus. Une manière de présenter les choses assez paradoxale puisque l'ancien dirigeant des Libéraux-démocrates britannique semble dire, en creux, que la gratuité autorise Facebook à se jouer de la protection des données de ses utilisateurs.
Le vice-président de Facebook en charge de la communication, Nick Clegg, s'est autorisé un nouveau commentaire visant, sans le nommer, Apple. Interrogé par un journaliste, le responsable a opposé Facebook, en marge d'un événement organisé à Berlin, aux “autres grandes entreprises tech” sur la question de la vie privée et du modèle économique financé par la publicité du réseau social. Il estime que “les autres” ne font que vendre des services et du matériel très cher.
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Facebook tacle Apple sur la vie privée : “c'est un club fermé pour ceux qui en ont les moyens”
“Facebook est gratuit – et ouvert à tous”, commence Nick Clegg, avant d'ajouter que “d'autres grandes entreprises de la tech font de l'argent en vendant du matériel ou des services sur abonnement, ou dans certains cas les deux, à des consommateurs situés dans les économies les plus riches et développées. Ils sont un club fermé, que seuls les aspirants consommateurs qui peuvent se permettre d'acheter du matériel et des services chers peuvent rejoindre”.
Nick Clegg poursuit en soulignant que 2 milliards d'utilisateurs ont un compte Facebook : “Il n'y a pas d'exclusivité chez Facebook. Pas d'accès VIP. Pas de classe Business. Nous services sont autant accessibles à des étudiants au Guatemala qu'à des fermiers de bétail dans le Midwest des Etats-Unis, travailleurs administratifs à Mumbai, startups tech à Nairobi ou des conducteurs de taxi à Berlin. Plus de 2 milliards de personnes utilisent nos plateformes, parce qu'ils le peuvent”.
Un argumentaire que d'aucuns trouveront étonnant. Car Nick Clegg ne répond pas, sur le fond, aux reproches qui sont faits au modèle économique de Facebook (qui incite le réseau social à trouver des façons toujours plus créatives d'augmenter le temps passé sur la plateforme, le nombre de données récoltées, et le ciblage des publicités). Pire : il n'attaque la concurrence que sur la forme – notamment le coût d'entrée dans l'écosystème Apple – alors qu'il y a peut-être des choses à dire sur la manière dont la firme à la pomme collecte et utilise également les données de ses utilisateurs.
Facebook a choisi d'être représenté par un homme politique
Ceux qui suivent depuis plusieurs années la politique britannique (on ne vous en voudra pas si ce n'est pas votre cas) savent que Nick Clegg, le nouveau vice-président en charge de la communication chez Facebook, est très loin d'être un inconnu. L'homme a en effet été vice-premier ministre du Gouvernement Cameron I de 2010 à 2015 suite à une percée historique de son parti LibDem.
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Avant que son parti ne finisse par perdre le soutient des électeurs lors des élections générales de 2017 post Brexit – date à laquelle il a fini par mettre un terme à sa carrière politique et accepter le poste de VP en charge de la communication chez Facebook. Un ex-ministre, ex-politique, qui semble ainsi faire exactement ce que l'on attend de lui : de la politique. Toute la question est de savoir si son action chez Facebook connaîtra un meilleur sort que sa carrière à la chambre des Communes.
Source : Business Insider