Facebook exempte 5,8 millions de personnalités de ses règles de modération

Facebook exempte 5,8 de millions de personnalités médiatisées de suivre ses règles de modération. Le réseau social a mis au point un système de liste blanche qui permet à des célébrités de poster des contenus interdits sans la moindre conséquence.

Facebook iOS
Crédits : Unsplash

D'après des documents internes consultés par nos confrères du Wall Street Journal, Facebook n'applique pas les mêmes règles de modération aux individus lambdas qu'aux personnalités les plus médiatisées de sa plateforme. Le réseau social a apparemment mis sur pied un programme appelé Cross Check, ou XCheck.

Ce programme dresse la liste des personnalités qui échappent aux règles de modération de Facebook. Au total, 5,8 millions d'internautes sont exemptés. Certaines personnalités sont totalement libres d'enfreindre les règles. D'autres peuvent publier du contenu jugé illicite en attendant qu'un modérateur humain ne s'intéresse à la question.

Facebook est conscient des problèmes engendrés par son système

Ce programme secret a laissé des célébrités, des politiciens, des athlètes, des militants et des journalistes médiatisés publier des contenus à l'encontre de la réglementation en vigueur sur Facebook. Par exemple, certaines personnalités, comme Donald Trump pendant un temps, ont pu partager des informations qui ont été identifiées comme des fake news. Dans le cadre de cette liste blanche, Facebook a aussi laissé le footballeur brésilien Neymar publier des photos d'une femme qui l'accusait de viol. Dans un second temps, les clichés ont été effacés de la plateforme.

“Pour quelques membres sélectionnés de notre communauté, nous n'appliquons pas nos politiques et nos normes. Contrairement au reste de notre communauté, ces personnes peuvent violer nos normes sans aucune conséquence”, explique un rapport interne de Facebook. L'audit précise que “nous ne faisons pas réellement ce que nous disons publiquement”.

Néanmoins, le réseau social laisse entendre que ce système d'exemption est utilisé dans une poignée réduite de décisions. Facebook est visiblement conscient des problèmes potentiels générés par ce système. Les listes blanches “posent de nombreux risques juridiques, de conformité et de légitimité pour l'entreprise et nuisent à notre communauté”, avance d'ailleurs un rapport interne.

Lire aussi : Facebook ment dans ses rapports officiels – les articles anti-vaccins sont volontairement supprimés

En réaction, Andy Stone, porte-parole de Facebook, a réagi sur Twitter : “Nous savons que l'application de nos règles n'est pas parfaite et qu'il y a des compromis faits entre vitesse et précision. Nous avons de nouvelles équipes, de nouvelles ressources et nous travaillons sur une refonte du processus”, explique Andy Stone.

Source : Wall Street Journal

Voir les commentaires
Ailleurs sur le web