Facebook : des employés organisent une marche virtuelle contre les posts de Donald Trump
Facebook refuse de censurer les publications de Donald Trump, contrairement à Twitter. Mécontents de la décision de Mark Zuckerberg, PDG du réseau social, de nombreux employés ont décidé d'organiser une marche virtuelle pour protester. Concrètement, certains salariés en télétravail ont choisi de ne pas travailler ce lundi 2 juin 2020.
Fin mai 2020, Twitter a pour la première fois affiché une mention « vérifiez les faits » sous un tweet de Donald Trump. En réaction, le président américain a menacé de réguler les réseaux sociaux. Le dirigeant a d'ailleurs instauré un décret aux airs de sanction contre les plateformes du numérique. Désormais, les réseau sociaux peuvent être tenus responsables du contenu posté par des tiers. Malgré les gesticulations de Donald Trump, Twitter a signalé un nouveau tweet du président qui menaçait de tirer sur des émeutiers.
Facebook refuse de modérer les propos de Trump, contrairement à Twitter
Pendant que la bataille entre Trump et Twitter fait rage, Facebook a décidé de rester les bras croisés. Le réseau social de Mark Zuckerberg refuse en effet de modérer les publications de Donald Trump. Aucun avertissement ou signalement n'est affiché sur les posts Facebook du président où il menace explicitement d'abattre les émeutiers de Minneapolis. “Nous avons une politique différente de celle de Twitter à ce sujet. Je crois fermement que Facebook ne devrait pas être l'arbitre de la vérité de tout ce que les gens disent en ligne. Je pense qu'en général, les sociétés privées, ou en particulier les réseaux sociaux, ne devraient pas être en mesure de le faire” explique Mark Zuckerberg dans un communiqué.
La décision de Mark Zuckerberg a provoqué la colère de nombreux employés de Facebook, rapportent nos confrères du New York Times. Ryan Freitas, le responsable du design du fil d'actualité de Facebook, s'est publiquement opposé au PDG du groupe. “Mark a tort, et je vais m'efforcer de le faire changer d'avis en faisant beaucoup de bruit” affirme Ryan Freitas sur Twitter. Dans sa croisade, l'homme a déjà rassemblé une cinquantaine d'employés du réseau social.
D'après les informations du New York Times, deux responsables haut-placés ont menacé de démissionner de Facebook si Mark Zuckerberg ne change pas son fusil d'épaule. Pour contraindre leur PDG à modérer les publications de Trump, des employés ont même organisé une “marche virtuelle”. De nombreux salariés en télétravail ont simplement posé un jour de congé ce lundi 1er juin. Dans leurs messages d'absence, ils affichent leur soutien aux manifestants. Depuis le décès de George Floyd, un afro-américain asphyxié par un policier blanc, de nombreuses manifestations ont en effet éclaté dans les villes américaines, dont Minneapolis ou Washington.
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Les employés de Facebook travaillent également sur “une liste de requêtes” à destination de Mark Zuckerberg. Malgré la pression exercée par ses employés, Facebook ne semble pas prêt d'infléchir sur sa décision. “Nous reconnaissons la douleur que beaucoup ressentent en ce moment, en particulier notre communauté noire. Nous encourageons les employés à parler ouvertement lorsqu'ils ne sont pas d'accord avec nos décisions” affirme un porte parole. Afin de calmer le jeu, Mark Zuckerberg s'est engagé à verser 10 millions de dollars aux organisations de lutte contre le racisme. En vain.
Source : New York Times