Facebook est jugé responsable en cas de trafic sexuel sur Messenger
Facebook fait actuellement l’objet de plusieurs plaintes provenant de femmes exploitées par des proxénètes, qui les avaient contactées via Messenger. Les plaintes ont été jugées recevables au Texas et le réseau social pourra désormais être tenu responsable des trafics mis en place sur sa plateforme.
Déjà en délicatesse avec le Congrès américain, avec les 5 lois anti-GAFAM récemment présentées par les députés, Facebook a subi un nouveau revers, cette fois juridique, devant la Cour suprême du Texas, qui a statué vendredi que Facebook n'est pas un “no man's land sans loi” et peut être tenu responsable de la conduite des proxénètes qui utilisent sa technologie pour recruter des enfants et en faire leur proie.
La décision a été rendue dans le cadre de trois actions civiles à Houston impliquant des adolescentes victimes de trafic qui ont rencontré leurs proxénètes abusifs par le biais des fonctions de messagerie de Facebook.
Les trois adolescentes, âgées alors de 15 ans, ont été entraînées par des promesses “d'amour, d'un meilleur futur” ou encore d'une carrière en tant que mannequin, rapporte le Houston Chronicles. L'une des adolescentes a dit avoir été “violée, battue et forcée dans un cycle de trafic sexuel”. Toutes ont été contactées via Messenger.
Facebook est considéré comme responsable en cas de dérive sur Messenger
Les victimes poursuivaient le géant californien des médias sociaux pour négligence et responsabilité, affirmant que Facebook n'avait pas mis en garde contre le trafic sexuel ou n'avait pas tenté de l'empêcher d'avoir lieu sur ses plateformes internet. Les poursuites allèguent également que Facebook a tiré profit de l'exploitation sexuelle des victimes de la traite.
Facebook s'est défendu juridiquement en mentionnant l'acte 230 du “Communication Decency Act”. Cet article de loi régule les contenus sexuels sur internet et établit que les opérateurs de services internet ne sont pas légalement responsables des propos tenus par leurs utilisateurs. Mais la Cour suprême a refusé cette justification de la plateforme.
Les réseaux sociaux sont des plateformes à risque, et ce n’est pas la première fois que des proxénètes en font un outil pour contacter des jeunes filles. Le réseau Snapchat avait déjà été suspecté d’être un repaire de la prostitution de mineures il y a quelques années. Les réseaux sociaux ont pris une part très importante dans nos vies et celles de nos enfants, et il existe des solutions pour les protéger sur les réseaux sociaux.
Source : Houston Chronicle