Facebook Instagram, YouTube : la Russie diffuse des fakes news sur la guerre en Ukraine
Meta annonce avoir supprimé plusieurs comptes localisés en Russie et en Ukraine accusés de propager des fake news. Ces derniers partageaient des liens vers de faux sites d’actualités diffusant des informations erronées concernant la guerre. Une campagne qui a lieu sur plusieurs réseaux sociaux, dont également Twitter et YouTube.
La guerre en Ukraine est aussi bien terrestre que virtuelle. Quelques jours après l’invasion de la Russie, plusieurs rapports révèlent la stratégie à multiples facettes de Vladimir Poutine, dont le piratage et les réseaux sociaux font partie intégrante. Ainsi, peu avant le lancement des opérations, un wiper s’est propagé massivement en Ukraine pour effacer de nombreuses données des PC infectés. La réponse du pays ne s’est pas fait attendre. En fin de semaine dernière, celui-ci a appelé les pirates à rejoindre l’effort de guerre pour assurer la cyberdéfense de ses infrastructures vitales.
Reste donc le deuxième point clé de face virtuelle de l’offensive : les réseaux sociaux. Ce dernier se veut plus insidieux, puisqu’il consiste à diffuser des fake news auprès des Ukrainiens et, par conséquent, au reste du monde. Ce dimanche, Meta a annoncé dans un billet de blog avoir supprimé plusieurs comptes partageant des liens vers de faux sites d’information. Pour ce faire, la Russie a créé des profils de toute pièce ou a piraté des comptes déjà existants. Une action qui prend place sur Facebook et Instagram donc, mais aussi sur Twitter, YouTube, Telegram ainsi que sur les plateformes russes Odnoklassniki et VK.
Sur le même sujet : Orange et SFR offrent les appels et les SMS vers l’Ukraine
La Russie lance une campagne de fake news contre l’Ukraine
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ces comptes ne sont pas localisés uniquement en Russie, mais se trouvent également en Ukraine. « Nous avons été en contact avec le gouvernement ukrainien et, à sa demande, nous avons également restreint l’accès à plusieurs comptes en Ukraine, y compris ceux appartenant à certains médias d’État russes », explique ainsi Nick Clegg, le vice-président des affaires mondiales de Meta, sur Twitter. « Nous examinons également d’autres demandes du gouvernement visant à restreindre les médias contrôlés par l’État russe. »
Ironiquement la Russie se place désormais en tant que victime dans cette affaire. En effet, le pays a décidé la semaine dernière de limiter l’accès à Facebook sur son territoire, suite aux mesures du réseau social à son encontre. Le pays accuse notamment ce dernier de censure, plaçant ainsi Meta dans une position délicate. Alors que de nombreux Ukrainiens demandent à la firme de bloquer purement et simplement Facebook et Instagram en Russie, celle-ci a répondu que cela « réduirait au silence une expression importante à un moment crucial ».
Pourtant, les fake news diffusées pourraient avoir un impact considérable sur le cours de la guerre. Les faux articles arguent en effet que l’Ukraine ne serait qu’un simple pion de l’Occident dans le conflit en cours, voire qu’il l’aurait même trahi en déclenchant les hostilités. D’autres titres affirment que le pays serait en faillite. Or, les profils diffusant ces articles, dont beaucoup ” utilisent des photos de profil […] générées à l’aide de techniques d’intelligence artificielle » sont liés à NewsFront et SouthFront, deux médias spécialisés dans les fake news qui collaborent avec les services de renseignement russes.
En outre, ces entreprises ont participé à une opération d’influence lors des élections présidentielles de 2020 aux États-Unis, orchestrée par le gouvernement russe lui-même. Aujourd’hui, l’administration Poutine fait face à une forte riposte de la part de ses adversaires. Facebook et YouTube ont d’ores et déjà bloqué la monétisation des contenus provenant du pays. De leur côté, les pirates d’Anonymous affichent leur soutien à l’Ukraine et ont mené plusieurs opérations contre les sites administratifs russes.
Source : Meta