Facebook : les États-Unis portent plainte contre Mark Zuckerberg suite au scandale Cambridge Analytica
Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg, vient d’être attaqué en justice par le procureur général de Washington DC à propos du scandale Facebook Cambridge Analytica qui avait explosé les données de millions d’Américains.
Le procureur général de Washington DC a intenté un procès à Mark Zuckerberg, cherchant à tenir le cofondateur de Facebook personnellement responsable du rôle qu'il aurait joué en permettant au cabinet de conseil politique Cambridge Analytica de récolter les données personnelles de millions d'Américains pendant le cycle électoral de 2016 pour établir des profils d'électeurs ciblés avant l'élection.
Cambridge Analytica avait été engagée par l'équipe de campagne électorale de Trump en 2016. Celle-ci avait eu accès aux données privées de plus de 50 millions d'utilisateurs de Facebook. L'entreprise a affirmé que ces informations pouvaient être utilisées pour identifier différents types d'électeurs et influencer leur comportement avant l’élection.
Facebook avait déjà été jugé dans l’affaire Cambridge Analytica
Pour ceux qui s’en souviennent, le scandale Facebook-Cambridge Analytica avait valu à Mark Zuckerberg une convocation devant le Sénat américain. Durant l’audition, le PDG du groupe Facebook, aujourd’hui Meta, s’était excusé pour la fuite massive de données de dizaines de millions d’utilisateurs et avait indiqué qu’il était responsable dans cette affaire.
Mark Zuckerberg avait également admis la responsabilité de son réseau social dans le scandale, qui avait marqué une rupture majeure de confiance avec ses utilisateurs. Mark Zuckerberg avait également affirmé qu'en plus d'une enquête interne, des changements seraient mis en place sur Facebook pour donner aux utilisateurs plus de contrôle sur leurs données personnelles et que le groupe restait ouvert à l’idée de se soumettre à des régulations pour éviter qu’un tel scandale ne se reproduise.
Ces annonces n’avaient pas empêché Facebook d’être jugé dans l’affaire, et d’écoper d’une amende de 5 milliards de dollars pour avoir négligé la protection des données personnelles de ses utilisateurs. La Federal Trade Commission avait également exigé de l'entreprise qu'elle se conforme à de nouvelles restrictions visant à instaurer une plus grande responsabilité dans les décisions qui affectent la vie privée des utilisateurs. Bien que Facebook ait déjà été jugé coupable, c’est désormais son PDG, Mark Zuckerberg, qui est attaqué personnellement par la justice.
Mark Zuckerberg est de nouveau confronté à la justice
Le district allègue des violations de la loi sur les procédures de protection des consommateurs (CPPA) et accuse Mark Zuckerberg de ne pas avoir protégé les informations des utilisateurs de Facebook contre l'extraction par une société d'analyse de données que certains membres du personnel du géant technologique avaient qualifiée de “sommaire”, dans un courriel interne en 2015. Pire encore Facebook n'avait suspendu ses relations avec Cambridge Analytica que plusieurs années plus tard, après que le scandale a pris une ampleur mondiale.
Le bureau de Karl Racine a déclaré que la décision de déposer la nouvelle poursuite contre Zuckerberg est basée sur l'examen de centaines de milliers de documents produits au cours de l'affaire en cours contre Facebook, ainsi que sur des dépositions avec les administrateurs de Facebook, d'anciens employés ainsi que des lanceurs d’alertes.
« Les preuves montrent que M. Zuckerberg était personnellement impliqué dans l'échec de Facebook à protéger la vie privée et les données de ses utilisateurs, ce qui a conduit directement à l'incident Cambridge Analytica », a déclaré Karl Racine dans un communiqué. « Cette violation de sécurité sans précédent a exposé des dizaines de millions d'informations personnelles d'Américains, et les politiques de Zuckerberg ont permis un effort de plusieurs années pour tromper les utilisateurs sur l'étendue de la conduite fautive de Facebook », a ajouté Racine dans son communiqué annonçant le nouveau procès. « Ce procès est non seulement justifié, mais nécessaire, et envoie un message selon lequel les dirigeants d'entreprise, y compris les PDG, seront tenus responsables de leurs actions ».
Racine allègue également que le scandale de Cambridge Analytica est le résultat de la volonté de Zuckerberg d'ouvrir Facebook aux développeurs tiers. Zuckerberg était vraisemblablement conscient des risques de fuites de données associés à cette stratégie. Dans un courriel interne, Zuckerberg aurait noté « qu'il y a un risque clair du côté des annonceurs », selon la poursuite.
La plainte souligne que depuis 2012, Zuckerberg est président du conseil d'administration de Facebook et contrôle environ 60 % des actions avec droit de vote, ce qui le place comme principal responsable des actions de l’entreprise.