Facebook : des modérateurs accusent le réseau social de mettre leur vie en danger
Facebook est une nouvelle fois dans le collimateur de ses modérateurs. Cette fois, ils accusent le réseau social américain d'avoir mis leur vie en danger afin de générer des profits. Le groupe de Mark Zuckerberg aurait en effet forcé ses modérateurs à revenir travailler dans des bureaux en pleine pandémie de Covid-19.
Une lettre ouverte signée par 200 modérateurs de Facebook accuse le réseau social de “sacrifier leur santé et leur sécurité'” pour faire des profits. Dans la missive, ils reprochent la différence de traitement entre un salarié Facebook et un modérateur employé par un sous-traitant, comme Accenture. Si les 45 000 employés ont l'obligation de rester chez eux en télétravail jusqu'à début 2021, ce n'est pas le cas de tous les modérateurs.
Au début de la pandémie, le groupe américain avait pourtant renvoyé tous ses modérateurs chez eux pour freiner la propagation du coronavirus. Malheureusement, certains contenus plus explicites, comme des vidéos ou photos pépornographiques, doivent absolument être analysés dans un environnement sécurisé. Dans ces conditions, le télétravail n'est pas possible. Les 200 signataires estiment que Facebook a donc mis leur vie en danger en les obligeant à revenir travailler dans des bureaux en pleine crise sanitaire.
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Des modérateurs Facebook réclament des primes de risque
“Sans notre travail, Facebook ne fonctionne pas. Son empire s’effondre. Vos algorithmes ne savent pas repérer la satire, ni séparer le journalisme des fake news. Ils ne répondent pas assez vite en cas d’abus contre les enfants ou de comportements suicidaires. Nous, si” font valoir les modérateurs, espérant provoquer une prise de conscience chez les responsables.
Les modérateurs réclament une politique favorisant le télétravail, des primes de risque pour les personnes confrontées à des contenus choquants et les mêmes assurances santé que les employés Facebook. Pour justifier leurs doléances, ils affirment que la modération “la tâche la plus dur qui soit au sein de la société”. D'ailleurs, de nombreux modérateurs Facebook risquent de développer de graves maladies mentales.
Le réseau social a rapidement réagi à la lettre ouverte assurant que “la majorité des 15.000 modérateurs de contenus travaillent déjà de chez eux”. De même, Facebook affirme offrir “l'accès des protections de santé et à des ressources de bien-être”. Néanmoins, le groupe se dit ouvert aux discussions avec ses sous-traitants.