Facebook : pourquoi êtes vous accros et comment décrocher

Présent sur la plupart des smartphones et bien souvent ouvert à longueur de journée dans un onglet de notre navigateur web, Facebook est une véritable source d'addiction chez les jeunes et pas seulement. Souvent, on y est même tellement accro qu'on se prend à vérifier l'activité du réseau social en permanence alors qu'on est en train de faire autre chose et sans même que nos smartphones nous aient envoyé une notification.

Le chercheur américain, Michael Hollauf, vient de publier une étude relativement intéressante sur le sujet sur le site américain The Next Web. On peut notamment y lire que le cerveau humain a besoin de 15 minutes pour se concentrer à nouveau sur une tâche lorsque celle-ci a été interrompue par une distraction comme la consultation de Facebook ou la réception d'une notification. Le prix à payer pour quelques secondes d'inattention !

Facebook, l'outil de distraction par excellence

Après avoir mené une étude sur le sujet, des scientifiques ont récemment mis en lumière la tendance qu'a l'être humain à s'éparpiller dans plusieurs tâches à la fois. Un phénomène qui reste très néfaste pour la concentration. En analysant les comportements des étudiants d'une université, le graphique ci-dessous nous montre en bleu, le temps de concentration consacré aux études et en rouge, le temps durant lequel l'étudiant interrompt son travail pour consulter Facebook et les autres réseaux sociaux.

En bleu, le temps passé à travailler. En rouge, le temps passé sur les réseaux sociaux.

Comme nous l'explique Michael Hollauf, ce n'est pas forcément une question de paresse mais plutôt une question de tentation. Les étudiants ne peuvent pas résister à la tentation de vérifier constamment leurs notifications sur les réseaux sociaux. A noter que si les étudiants déclarent rester concentrés sur une tâche pendant environ 5 minutes, en réalité, cette durée moyenne de concentration est de seulement 30 secondes.

Rendre Facebook moins accessible

En dépit des conclusions qu'on peut tirer du graphique ci-dessus, en réalité, ce n'est pas dans la nature humaine de switcher entre les tâches. Une étude a, en effet, prouvé que dans 60% des cas, le cerveau humain préfère rester sur la tâche d'origine lorsqu'une nouvelle lui est suggérée et switchera seulement dans 40% des cas. Le passage d'une tâche à l'autre nécessite un certain effort et la nature paresseuse de l'être humain le pousse souvent à éviter cet effort supplémentaire.

A partir de là, pour devenir moins accro, il suffirait de rendre Facebook et les autres réseaux sociaux moins accessibles en installant, par exemple, une extension de blocage sur son navigateur web ou en désinstallant l'application de son téléphone. Une piste à exploiter mais qui osera vraiment le faire ?

Une autre des solutions préconisées par Michael Hollauf consiste à commencer la journée par les tâches les plus difficiles, tout simplement parce que c'est lorsqu'il accomplit les tâches les plus complexes que le cerveau est le plus difficile à déconcentrer. C'est d'ailleurs assez logique car finalement, on se laissera plus facilement déconcentrer lorsqu'on est en train de faire la vaisselle que lorsqu'on est en train de rédiger un rapport financier.

Recentrer ses priorités

La consultation des réseaux sociaux est devenue un véritable rituel dans notre quotidien. L'étude d'origine fait surtout allusion aux tâches scolaires et professionnelles mais en réalité, la déconcentration occasionnée par les réseaux sociaux est valable pour toutes les tâches. Imaginez par exemple que vous êtes au volant de votre voiture. Qu'arriverait-il si vous vous laissiez déconcentrer par une notification ? Les conséquences pourraient être dramatiques.

Pourtant le fait est qu'une fois que nous avons été distrait par une notification, notre attention restera focalisée sur la réponse cruciale qu'on va y apporter en commentaire, au détriment de la sécurité routière. A ce niveau là, il est donc très important de se faire violence, d'effectuer une petite réflexion personnelle sur les enjeux de la distraction et de ne pas hésiter à désactiver ses notifications lorsque vous avez besoin de toute votre concentration.

Désactiver ses notifications

Cette dernière astuce est sans doute la plus difficile à mettre en œuvre, en particulier si vous êtes accro à Facebook mais c'est une étape indispensable pour récupérer vos capacités de concentration. Elle est d'ailleurs valable aussi bien pour le réseau social que pour l'addiction aux smartphones en général. Et celle-ci est toute simple puisqu'elle consiste à couper les notifications les plus intrusives. C'est notamment le cas avec les réseaux sociaux, compte tenu de l’interactivité qui en découle.

Désactiver les notifications, ça ne signifie pas pour autant que vous n'avez assez de volonté pour ne pas rester concentrer mais c'est nécessaire tout simplement parce qu'un rappel visuel augmente les chances de déconcentration de 30% et un rappel sonore de 12%. Par ailleurs, le but n'est pas de désactiver la totalité de vos notifications mais seulement celles susceptibles de vous distraire sans que ce soit vraiment important.

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