Facebook préfère censurer la nudité à la violence
Vous le savez sans doute, Facebook propose des conditions d'utilisation très strictes. Le réseau social, fondé par Mark Zuckerberg en 2004, n'est pas avare de censure en ce qui concerne les partages multimédia. Ces derniers temps, il lui arrive de se livrer à des contradictions pour le moins gênantes, qui le place dans des situations délicates. France Télévisions a mené l'enquête.
Notons tout d'abord, qu'au regard des contradictions qui se multiplient, l'Europe a d'ailleurs proposé d'interdire Facebook aux moins de 16 ans. Mais revenons-en à l'enquête.
Les journalistes du service public ont d'abord commencé par créer deux types de profil différents.
Sur le premier, les équipes réactionnelles de « l'Oeil du 20 heures » ont posté de nombreux clichés de nus réalisé par Helmut Newton, né en 1920 qui était un photographe australien d'origine allemande qui aura passé une bonne partie de son enfance à Berlin, et qui aura fui l’Allemagne nazie en 1938 pour aller vivre aux pays des kangourous. C'est là qu'il a commencé son travail artistique, notamment pour Playboy, il a notamment travaillé avec Catherine Deneuve, Sylvie Vartan, Kate Moss, Grace Jones, Cindy Crawford, Karen Mulder ou encore Monica Bellucci.
Durant toutes ces années, l'érotisme marquera sa vie et son travail lui a permis de remporter de nombreuses récompenses comme le Grand Prix National de la photographie en 2004, date de sa mort. Il sera sacré Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres en 1989, par François Mitterrand.
Les conditions d'utilisation du réseau social sont claires : le nu artistique est autorisé, la firme américaine avait pris cette décision après avoir reçu un torrent de critique pour avoir censuré le tableau de Gustave Courbet, à savoir l'Origine du Monde, peinture représentant l'appareil génital féminin pour ceux qui ne le savaient pas encore.
Sur le second profil en revanche, les journalistes ont mis en ligne des contenus barbares et interdits comme les images d'exécution ou des vidéos de propagande de l'organisation terroriste Daesh. Dans ce package : la photo d'un homme brûlé vif et une exécution collective filmée. Les conditions du réseau sociales sont très claires également ici : ces contenus sont évidemment prohibées.
Les équipes ont donc scrupuleusement signalé les premiers et les seconds contenus. Les journalistes ont été surpris de voir que les photos de nu avaient été supprimées en 24 heures, tandis que les photos et autres vidéos terroristes subsistaient. Les utilisateurs ont des raisons de vouloir supprimer leurs comptes.
L'équipe modératrice du réseau social se permet en plus d'ajouter :
Nous avons examiné la publication que vous avez signalée comme contenant de la violence explicite et nous avons déterminé qu’elle n’allait pas à l’encontre de nos Standards de la Communauté.
Et ce n'est pas tout : le profil appartenant au second groupe s'est vu proposer des suggestions « d'amis » appartenant tous à l'Etat islamique. Cela n'est certainement qu'un algorithme certes, mais Facebook a pris la fâcheuse habitude de ne rien changer. En résumé, la triste réalité est la suivante, pour Facebook, pour qui les scandales de ce genre se multiplient, mieux vaut tuer que de se dévêtir.
Voici cette fameuse enquête : L'Œil du 20 heures – Nudité, contenus violents : les ratés de la modération de Facebook