Facebook refuse de supprimer les photos du cadavre d’une fille tuée par son copain
En matière de modération, Facebook est décidément loin de faire l’unanimité. Le réseau social est capable de censurer une oeuvre d’art mettant en scène une femme nue, et de refuser ensuite de supprimer les photos du cadavre d’une fille tuée par son copain. Normal.
Dimanche dernier, un drame survenait aux Etats-Unis, dans l’état du Texas. Kenneth Alan Amyx, un homme d’une quarantaine d’années a fait la Une de l’actualité après avoir poignardé sa petite amie Jennifer. Un faits divers comme on en voit souvent direz-vous.
Pas tant. Car à la suite de cet acte, la jeune fille est décédée. L’homme, qui affirme avoir agi sur le coup de la colère, a tout de même eu la lucidité de prendre des photos du cadavre de sa petite copine ainsi qu’un selfie de son propre visage ensanglanté.
Et comme si cela ne suffisait pas, il a posté une photo du cadavre et ce fameux selfie sur Facebook. Oui oui, vous avez bien lu, Facebook ! Et il a joint un message à ses clichés : “S’il vous plaît, priez pour nous !”
A côté de ça, les gamins de 13 ans qui se sont filmés sur Facebook Live durant un trio digne des meilleurs films de Marc Dorcel sont des petits joueurs. Evidemment, suite à cet acte, Kenneth Alan Amyx a été arrêté par la police dans la foulée puis transféré à la prison du comté de Collins. Actuellement, il attend son jugement.
Facebook refuse de supprimer les photos
Si l’histoire s’arrêtait là, vous vous diriez toujours qu'elle n’a rien d’insolite. Le mec tue sa copine, il publie des photos, se fait arrêter, il va croupir en prison voire être condamné à mort (nous sommes au Texas ne l’oublions pas).
C’était sans compter sur l’intervention de Facebook dans cette affaire. Ou plutôt sa non-intervention. Car suite à la publication des photos sur le réseau social, la famille de la jeune Jennifer a évidemment demandé à les faire supprimer. Un peu de décence tout de même.
Mais là, problème. Facebook a tout simplement refusé de supprimer les clichés. La famille et les amis de la victime ont alors multiplié les signalements pour que les modérateurs finissent par supprimer les images. Puis le couperet est tombé : un message de la modération de Facebook les a avertis que les contenus signalés n’enfreignaient pas les conditions d’utilisation fixées par le service.
La soeur de la victime a persisté jusqu’à ce qu’un modérateur la contacte. Mais là encore, c’est la surprise. Ce dernier lui explique qu’il faut qu’elle bloque le compte qui a posté ces photos si elle n’aime pas ses publications. La blague !
Finalement, l’histoire a eu un tel rayonnement dans les médias américains que Facebook a fini par céder. Après 36 heures tout de même les clichés ont été supprimés. Et après ça le réseau social se montre intransigeant avec des contenus bien moins choquants.
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Quoi qu’il en soit, après l’affaire Facebook s’est expliqué dans un communiqué plutôt surprenant. Après avoir accepté de supprimer les clichés, il a expliqué que les photos explicites ne constituaient pas une violation de la politique du service et que c’est pour cela que les images de la jeune Jennifer n’ont pas été supprimées. Un cadavre est donc simplement explicite pour Facebook, mais un bout de téton ou une oeuvre d'art, ça c’est clairement intolérable.