Facebook, Snapchat et Instagram sont en train de détruire nos vies
Ces dernières années, Facebook, Snapchat, et Instagram se sont immiscés dans nos vies. Face à l'ampleur du phénomène des réseaux sociaux, plusieurs experts tirent la sonnette d'alarme. Pour Sherry Turkle, chercheuse émérite à l'Université du MIT et auteur d'un livre consacré à l'impact de la technologie sur notre quotidien, les réseaux sociaux modifient notre rapport avec le monde et avec notre entourage.
Dans une interview alarmante accordée à nos confrères du Figaro, Sherry Turkle a d'abord évoqué l'impact négatif des réseaux sociaux sur le développement des plus jeunes.Selon elle, le smartphone, et les modes de communication en général, poussent les enfants à veiller la nuit. “Plusieurs professeurs avec lesquels je suis entrée en contact voient des enfants de sept-huit ans arriver en classe épuisés” affirme la chercheuse.
Facebook, Snapchat, Instagram : les réseaux sociaux “modifient notre rapport aux vraies conversations”
Pire encore : les réseaux sociaux bouleversent profondément le développement émotionnel des enfants. “Trop communiquer en ligne fait progressivement perdre la capacité à interpréter le langage du corps, le rythme d'une voix et les expressions faciales” déplore-t-elle. Constamment stimulés par les nouvelles technologies, elle regrette que les plus jeunes soient désormais incapables de tolérer la solitude et l'ennui, indispensable au développement de l'imagination.
L'impact néfaste des réseaux sociaux ne se cantonne aux enfants. Selon Sherry Turkle, les médias sociaux “modifient notre rapport aux vraies conversations car ils nous donnent un contrôle que l'on ne peut retrouver lors une discussion en face-à-face”. Cette absence de contrôle susciterait des crises d'anxiété et une difficulté à s'impliquer dans une conversation classique. Afin d'éviter que nos enfants ne souffrent d'addiction au smartphone, la chercheuse propose des solutions plutôt drastiques. A ses yeux, les smartphones n'ont pas leur place dans la cuisine, à table, dans la chambre ou dans la voiture. Elle propose tout simplement d'instaurer des zones où le téléphone portable n'est pas toléré.
Pour conclure l'interview, la chercheuse n'a pas hésité à critiquer ouvertement Facebook, le réseau social aux 2 milliards d'utilisateurs. Elle pointe notamment du doigt Messenger Kids, la très controversée application pour enfants. “Nous avons désormais besoin d'une forme de régulation. Jusqu'à présent, nous avons laissé cette industrie fonctionner sans” accuse-t-elle.
Que pensez-vous de ces propos ? Êtes-vous d'accord avec les mesures qu'elle évoque ? Est-il seulement possible d'instaurer des zones où le smartphone n'est pas toléré dans une maison moderne ? L'impact des réseaux sociaux sur le développement des enfants fait-il partie de vos préoccupations ?