Fibre optique : Free accuse SFR de l’empêcher de s’installer en zone rurale
Les relations se tendent entre Free et SFR. En cette période de déploiement de la 5G, l'un accuse en effet l'autre de pratiquer des tarifs de raccordement à son réseau fibre trop élevés dans les zones où les collectivités territoriales disposent de leurs propres antennes relais. L'ARCEP a également manifesté son mécontentement et condamne toute tentative de monopole de la part de l'opérateur.
Les RIP, pour Réseaux d'Initiative Publique, sont aujourd'hui au centre d'un conflit entre Free et SFR. Apparus en 2004 dans le cadre de la loi pour la confiance dans l'économie numérique, ces réseaux télécoms sont construits par les collectivités territoriales elles-mêmes, dans des zones où la population est moins dense qu'en ville. Le but étant de tout de même proposer un réseau haut débit aux habitants de ces communes où il s'avère moins rentable pour un opérateur de construire ses antennes.
Dans son viseur depuis quelque temps, Free affiche cependant des difficultés à s'installer dans ces zones. Selon la firme, la faute en revient à SFR, qui au 1er février 2020 a augmenté ses tarifs de raccordement à son réseau fibre à destination des autres opérateurs, qui ont d'ailleurs rapidement montré des signes d'agacement. Pour seule réponse, SFR a déclaré que la hausse n'était que de “quelques centimes” et qu'elle lui permettait de “tenir compte des coûts de maintenance plus importants, du fait notamment de dégradations”.
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Free saisit l'ARCEP contre SFR
De son côté, l'opérateur de Xiavier Niel a fini par saisir l'ARCEP, l'Autorité de Régulation des Communications Électroniques, des Postes et de la distribution de la presse. Celle-ci “ne laissera pas un acteur profiter de la situation pour pratiquer des prix plus élevés en ayant instauré un monopole privé”, avait déjà déclaré son président Sébastien Soriano en avril dernier. Mettant en avant de “nombreuses difficultés contractuelles” à s'installer dans les RIP, Free a ainsi expliqué “avoir des problèmes avec des opérateurs qui ont bénéficié de fonds publics et qui après mettent volontairement des obstacles à ce que l’on puisse accéder à leurs réseaux”
Souhaitant s'installer “de manière durable, en louant dans certains endroits et de manière générale en co-investissant”, Free a émis des offres sur une trentaine de RIP à l'heure actuelle, faisant de la firme “l’opérateur français le plus présent sur les RIP après Orange”, selon elle. La collaboration entre les deux entreprises s'est d'ailleurs confirmée il y a quelques semaines, lorsque l’ARCEP a validé la prolongation de l’accord d’itinérance pour leurs réseaux 2G et 3G.