Alors que l'interdiction de la vente des voitures thermiques dès 2023 doit être entérinée à l'échelle européenne dans les jours à venir, l'Allemagne a menacé de s'abstenir. Le pays a fixé des conditions pour donner son aval : mettre en place des engagements de l'UE en faveur des carburants de synthèse.

Comme vous le savez peut-être, un accord a été trouvé en octobre 2022 concernant l'interdiction de la vente des voitures thermiques en Europe. Voté par les négociateurs des différents pays membres et par le Parlement européen, ce texte prévoit notamment une interdiction totale des voitures et camionnettes neufs équipés de moteurs à combustion dès 2035.

Le vote est reporté jusqu'à nouvel ordre

Alors que cette mesure doit justement être entérinée en début de semaine par les 27 lors d'une réunion à Bruxelles, l'Allemagne vient de rebattre les cartes. En effet, Berlin a décidé de faire valoir son droit de véto, et menace de s'abstenir lors du vote. De quoi retarder de manière significative l'entrée en vigueur du texte.

Et oui, pour passer, le texte doit obtenir un vote à la majorité qualifiée des 27, soit un vote favorable à plus 55% des Etats qui représentent au moins 65% de la population de l'UE. De fait, le gouvernement allemand sait pertinemment que sa voix est essentielle pour l'adoption de la mesure.

L'Allemagne veut des engagements en faveur des carburants synthétiques

Face à ce revirement de situation, les ambassadeurs des pays membres de l'UE ont décidé “de reporter la décision à une réunion ultérieure”. Mais justement, pourquoi l'Allemagne a-t-elle joué cette carte ? Elle exige de la part de la Commission européenne des engagements supplémentaires en faveur des carburants synthétiques.

“Nous avons toujours dit clairement que la Commission européenne devait présenter une proposition sur la manière dont les carburants synthétiques pourraient être utilisés dans les moteurs à combustion d'après 2035. Ce qui manque maintenant, c'est la réalisation de cet engagement”, a déclaré le ministre allemand des Transports, Volker Wissing.

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Les carburants synthétiques, également appelés e-carburant, proposent une alternative permettant de créer du carburant à base d'hydrogène et de CO2 capturé dans l'air. Ces deux éléments sont ensuite transformés en gaz (notamment du méthanol), avant d'être convertis en carburant.

Si les e-carburants affichent un bilan carbone très faible à la fabrication, ils sont encore loin de faire consensus, notamment dans l'industrie automobile. La raison ? Une production encore trop limitée, des volumes marginaux et des prix au gallon loin d'être adaptés au grand public (près de 40 dollars, soit 10 € le litre de sans-plomb à titre d'exemple).

Source : TF1