Fraude bancaire : il est désormais plus simple de se faire rembourser par votre banque en cas d’arnaque
La Banque de France a décidé de s’attaquer à un problème grandissant : le refus des banques à rembourser leurs clients en cas d’arnaques. Bien souvent, ces dernières utilisent l’excuse de l’authentification forte pour accuser les victimes de négligence. Dorénavant, cet argument ne fonctionnera plus.
En 2021, la Banque de France rappelait les bases en matière de fraude : votre banque obligée de vous rembourser lorsqu’un virement a été effectué depuis votre compte sans votre accord. Du moins, à une condition : la victime ne doit pas avoir fait preuve de négligence. Or, cette exception est aujourd’hui largement utilisée par les banques pour éviter de passer à la caisse. À ce jour, entre 70 % et 80 % des arnaques seulement sont remboursées. Un écart qui s’explique avant tout par la démocratisation de l’authentification forte.
Depuis la mise en place de cette technologie, les banques sont en effet beaucoup plus enclines à accuser leurs clients de négligences en cas de fraude, estimant qu’ils ont eux-mêmes participé à l’arnaque à laquelle ils ont été victimes. Le tout, dans un contexte qui se veut de plus en plus menaçant pour les utilisateurs, alors que le nombre d’arnaques à l’authentification forte a grimpé en flèche ces dernières années. Aussi, la Banque de France a enfin décidé de s’attaquer au problème.
Sur le même sujet — Fraude à la carte bancaire : des hackers ont trouvé un nouveau moyen de pirater les distributeurs de billets
L’authentification forte ne sera plus une excuse pour les banques de ne pas vous rembourser
Suite à des tables rondes organisées entre octobre 2022 et février 2023, la Banque de France a finalement publié ce mardi 16 mai une nouvelle liste de recommandations, destinées à la fois aux banques et à leurs clients. Parmi les 13 points abordés, un en particulier concerne l’authentification forte et le refus de remboursement. La Banque de France rappelle ainsi que ce dispositif n’est pas infaillible, et qu’un client peut être manipulé par un arnaqueur sans que celui-ci puisse être accusé de négligence.
En d’autres, il sera désormais beaucoup plus difficile pour les banques de brandir cet argument pour éviter le remboursement des fraudes. Ces 13 recommandations « illustrent l’engagement de l’ensemble des membres de l’OMSP à faire face à deux grandes nécessités » selon François Villeroy de Galhau, gouverneur de l’institution. « D’une part, intensifier collectivement nos actions de prévention et de lutte contre la fraude ; et d’autre part, apporter des réponses clarifiées et harmonisées aux victimes de fraude ».