Free quitte officiellement la bourse, une opération à 3 milliards d’euros
Après 17 ans de cote, Free se retire officiellement de la bourse. Xavier Niel, actionnaire majoritaire d’Iliad, a proposé à l’ensemble de ses partenaires une prime de 61 % pour racheter leur part, soit un total de 3 milliards d’euros. L’offre est valable jusqu’à 24 septembre 2021.
La bourse a-t-elle une dent contre les télécoms ? La question se pose au vu de l’annonce officielle du retrait de Free. Après le départ d’Altice en janvier, c’est désormais Iliad qui dit au revoir à 17 ans de cote. Entrée en 2004 à 16,30 € le titre, la société a connu une ascension fulgurante jusqu’en 2014, où elle vend 247,40 € l’action à son apogée. S’en sont suivies plusieurs années de chute libre, atteignant les 74,20 € en 2019, avant de remonter progressivement, mais sans jamais revenir à son plus haut niveau.
« Il y a peu de croissance à attendre », explique un analyste souhaitant rester anonyme, ce quoi à s’ajoute un « horizon d’une baisse des dépenses d’investissements [qui] ne cesse de reculer ». Après avoir dépensé des cent et des milles aux enchères de la 5G, les opérateurs doivent désormais passer de nouveau à la caisse s’ils souhaitent offrir une couverture généreuse à leurs abonnés. Une perspective qui ne passe pas du côté des investisseurs. Pour Xavier Niel, il est clair que le secteur est sous-évalué.
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Xavier Niel met 3 milliards de dollars sur la table pour racheter Iliad
Cela fait un certain temps déjà que Xavier Niel songe à retirer son entreprise de la bourse. L’année dernière, le PDG a initié à deux reprises une offre publique d’achat des actions d’Iliad. Cette fois, il propose une prime de 61 % aux détenteurs de parts pour racheter la totalité d’Iliad, soit l’équivalent de 3 milliards d’euros. À la fin de l’offre, qui aura lieu ce vendredi 24 septembre, la maison-mère de Free mettra fin à son aventure boursière.
Antoine Labbé, spécialiste des fonds d’investissement, explique que la Bourse est « extrêmement contraignante au niveau des procédures, de la communication financière », ce qui pousse les entreprises à se retirer. Ces dernières « sont scrutées par des analystes financiers qui raisonnent sur des chiffres trimestriels, des taux de marge, des réalisations ou non de prévisions… Il y a en permanence une épée de Damoclès ».