Facebook favorise-t-il les mouvements de protestations comme les « gilets jaunes » ? Sans doute, mais involontairement. Le nouvel algorithme du réseau social mis en place en janvier 2018 aurait décuplé la mobilisation.

En janvier 2018, Facebook a changé complètement son algorithme. Critiqué pour sa tendance à trop mettre en avant les médias, le réseau social est revenu à l’essentiel : les utilisateurs. Depuis janvier 2018, le fil d’actualité (newsfeed) met davantage en avant les publications de vos proches.

Facebook a expliqué que ce nouvel algorithme a été mis en place pour lutter contre les fake news et l’addiction aux nouvelles technologies. Dans les faits, l’entreprise y trouve un intérêt économique.

Facebook : le nouvel algorithme favoriserait les fake news

Avec son nouvel algorithme, Facebook souhaitait mettre fin aux fake news. Il ne s’attendait certainement pas à ce que l’effet soit inverse. Finalement, le “nouveau” Facebook donnerait plus de visibilités aux messages de colère et par ricochet aux fausses informations, axées sur l’émotion.

Le site américain BuzzFeed News s’est penché sur le sujet et cite “Colère”, un groupe de citoyens mécontents apparus dans le sud-ouest en début d’année. Leur modèle de rassemblement est similaire à celui des groupes des “gilets jaunes”.

Selon le média américain, les pages des groupes “Colère” ont soudainement bénéficié d’une meilleure visibilité. Avec les dérives que cela implique. Les fausses informations sont plus largement relayées.

Axées sur l’émotionnel, elles touchent plus facilement les utilisateurs que les médias. Et comme l’algorithme favorise les échanges entre utilisateurs, la diffusion de fake news est en augmentation. Paradoxalement, les “gilets jaunes” accusent Facebook de censure, alors que c’est finalement un phénomène inverse qui se produit.

De son côté Facebook indique ne pas avoir constaté de tels changements. Le réseau social indique même que ce sont les médias qui alimentent les fausses informations puisque ce sont leurs posts qui sont relayés par les “gilets jaunes”.