Google Chrome : votre bloqueur de pub risque de ne plus fonctionner en 2023, voici pourquoi

Google a lentement mais sûrement progressé vers une nouvelle plateforme d'extension appelée Manifest V3 pour Chrome. Cette dernière devrait mettre à mal l’efficacité des ad-blockers.

Google Chrome
Crédits : Unsplash

Google a retardé la transition de sa plateforme d'extension de navigateur pour les entreprises, donnant à celles qui utilisent des versions gérées de Chrome avec les extensions Manifest v2 (MV2) dépréciées six mois supplémentaires de support. Bien que la nouvelle politique d'entreprise donne aux entreprises plus de temps pour profiter des extensions essentielles à leur flux de travail, les développeurs d'extensions Google Chrome ont désormais moins de temps pour s'adapter à l'adoption par le navigateur de l'API Manifest V3 (MV3).

Google avait annoncé Manifest V3 en 2019 comme un nouveau cadre de permissions et de capacités pour les extensions Chrome qui introduirait des règles plus strictes pour améliorer la sécurité et la confidentialité des données des utilisateurs. Google affirme que Manifest V3 est « l'un des changements les plus importants dans la plateforme d'extensions depuis son lancement il y a dix ans », et avait commencé à ajouter cette nouvelle API sur Chrome 99. Cependant, cette mise à jour est controversée, car elle rend les bloqueurs de publicité moins efficaces sous couvert de protection de la vie privée et de la sécurité.

Google donne du répit aux ad-blockers

De nombreux bloqueurs de publicité s'appuient aujourd'hui sur l'API “webRequest” de Chrome pour empêcher l'émission de catégories entières de requêtes HTTP. Cependant, cette méthode peut entraîner des retards importants dans le chargement et le rendu des sites, et le géant de la recherche veut donc éviter cela avec sa nouvelle mise à jour.

Manifest V3 obligera les développeurs à utiliser une “declarativeNetRequest”, une liste de blocage d'URL spécifiques limitée à 30 000 entrées. Le problème, c’est que la plupart des listes de blocage des publicités dépassent ce nombre.

Les développeurs d'extensions populaires de blocage de contenu travaillent évidemment sans relâche pour s'assurer qu'ils pourront offrir les mêmes prestations après le passage à Manifest V3. La célèbre extension AdGuard, par exemple, a récemment publié sa première version expérimentale basée sur Manifest V3.

Bien qu'elle soit considérablement limitée par rapport à la version actuelle, la nouvelle extension prouve que les bloqueurs de publicités survivront à la migration vers Manifest V3, ou du moins, partiellement. Alors que Google tourne la vis contre les ad-blockers, les développeurs d'autres navigateurs adoptent eux une position plus agressive et promettent de ne pas mettre en œuvre des règles similaires dans leurs prochaines mises à jour.

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Quand sera déployée la mise à jour Manifest V3 ?

Selon le calendrier révisé, Google supprimera les extensions qui utilisent toujours Manifest V2 du Chrome Web Store en janvier 2024. Outre le nouveau calendrier, Google a décrit comment il prévoit d'adopter une approche progressive et expérimentale pour désactiver Manifest V2 afin de “garantir une expérience fluide pour l'utilisateur final.” Cette approche comprend deux étapes :

  • En janvier 2023, Chrome 112 aura de nouveaux « flags » pour désactiver Manifest V2 dans Canary, Dev et Beta
  • En juin 2023, Chrome 115 recevra les mêmes « flags » dans le canal stable

Google conseille aux développeurs de migrer vers Manifest V3 « bien avant la sortie de ces versions de Chrome, car ces extensions peuvent cesser de fonctionner à tout moment après les dates susmentionnées ».

Quoi qu’il en soit, l’arrivée de Manifest V3 l’année prochaine devrait permettre à Google de limiter l'accès des extensions aux demandes du réseau des utilisateurs, d’obliger les développeurs à inclure toutes les fonctionnalités dans l'extension, mettant ainsi fin à la pratique de l'hébergement du code à distance. Le géant pourra également déplacer les modifications des demandes de réseau des extensions vers le navigateur et même améliorer les performances du navigateur en optimisant les pages en arrière-plan.

En ce qui concerne les déclarations relatives à l’amélioration de la vie privée, des groupes de défense de la vie privée comme l'Electronic Frontier Foundation (EFF) contestent cette description. En effet, ce dernier affirme que si Google se souciait vraiment de la sécurité de la boutique d'extensions, il pourrait simplement contrôler la boutique plus activement en faisant appel à des humains au lieu de limiter les capacités de toutes les extensions.


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