Google est accusé de vous manipuler pour vous suivre à la trace
Les procureurs généraux de Washington, du Texas, de l'Indiana et de l'État de Washington poursuivent Google pour avoir prétendument trompé les consommateurs afin d'obtenir leurs données de localisation.
Seulement quelques jours après avoir été trainé en justice pour avoir forcé des DJ à mentir sur le Pixel 4 dans de fausses publicités, Google se retrouve de nouveau au tribunal. En effet, les procureurs généraux de Washington D.C., du Texas, de l’Indiana et de l’État de Washington ont accusé Google d’avoir fait pression à plusieurs reprises sur ses utilisateurs pour qu'ils renoncent à leurs données de localisation par le biais de “dark patterns” et d'autres pratiques trompeuses.
Un dark pattern ou dark UX est une interface utilisateur truquée qui a été spécialement conçue pour tromper ou manipuler un utilisateur. Les plaintes allèguent que Google a volontairement « trompé les utilisateurs de téléphones Android et d'outils comme Google Maps et son moteur de recherche en continuant à suivre les informations de localisation des utilisateurs qui avaient modifié les paramètres de confidentialité pour empêcher la collecte de données ».
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Google est prêt à tout pour collecter vos données de localisation
L'action en justice des différents États américains accuse Google d’avoir trompé les consommateurs sur le stockage des informations de localisation, et cela même après la désactivation du paramètre “Historique de localisation”. En effet, d’après leurs avocats, Google continuerait de vous suivre à la trace même si vous désactivez le partage de votre localisation.
« Google a faussement fait croire aux consommateurs que la modification des paramètres de leur compte et de leur appareil permettrait aux clients de protéger leur vie privée et de contrôler les données personnelles auxquelles l'entreprise pourrait avoir accès », a déclaré le procureur général de DC, Karl Racine, dans un communiqué. « La vérité est que, contrairement aux représentations de Google, elle continue à surveiller systématiquement les clients et à tirer profit de leurs données ».
Google vous suit à la trace depuis des années
L'action en justice cite 2014 comme le début des mensonges de Google, bien qu'elle prenne évidemment soin de noter que la pratique pourrait remonter à plus loin que cette date. Les avocats auraient choisi 2014, car Google a introduit de nouveaux sur les paramètres cette année-là qui donnaient ostensiblement aux utilisateurs plus de contrôle sur les données que Google conservait sur eux.
Google active également par défaut le suivi de votre activité sur Internet sur tous les comptes Google, mais les utilisateurs n’avaient auparavant pas connaissance de cette pratique. « Bien que le paramètre Web & App Activity soit activé par défaut pour tous les comptes Google, les informations communiquées par la société lors de la création du ‘compte Google' ne mentionnaient pas ce paramètre ou n'attiraient pas l'attention des consommateurs sur celui-ci avant 2018 », peut-on lire dans la plainte. En effet, ce n’est qu’en 2018 qu’un rapport de l'Associated Press a révélé la base des allégations des poursuites, dont notamment comment Google continuait à suivre les données de localisation quelle que soit la préférence de l’utilisateur.
Ce n’est pas la première fois que Google fait face à la justice à cause d’une plainte l’accusant de collecter trop d’informations sur ses utilisateurs. Le géant américain fait tout pour pousser ses utilisateurs à partager leur localisation, puisque Google Maps limite par exemple ses options si vous n’acceptez pas de partager vos données de localisation. Plus tôt l’année dernière, nous apprenions même que Google poussait les fabricants de smartphones à cacher les paramètres de confidentialité pour que les utilisateurs ne les désactivent pas.
Google n’a pas tardé à réagir aux accusations des quatre procureurs généraux. « Les procureurs généraux ont intenté une action en justice sur la base de déclarations inexactes et d'affirmations dépassées concernant nos paramètres », a déclaré José Castañeda, porte-parole de Google, à plusieurs de nos confrères américains. « Nous avons toujours intégré des fonctionnalités de confidentialité dans nos produits et fourni des contrôles robustes pour les données de localisation. Nous allons nous défendre vigoureusement et remettre les pendules à l'heure ».
Selon lui, Google a apporté de nombreuses améliorations pour faciliter la gestion des données de localisation. Par exemple, le géant de la recherche a introduit par défaut des contrôles de suppression automatique en juin 2019 pour permettre aux utilisateurs de supprimer automatiquement leurs données de localisation au fur et à mesure.
Source : The New York Times