Google poursuivi en justice pour discrimination sexuelle

Trois employées de Google viennent de porter plainte contre la firme. Elles accusent l'entreprise de discrimination à l'égard des femmes, qui sont moins payées que les hommes et ne reçoivent jamais de promotions. Les trois femmes envisagent de transformer leur plainte en class action, en prenant la parole au nom de toute la gent féminine bafouée par Google au cours des quatre dernières années.

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Selon Kelly Ellis, Holly Pease et Kell Wisuri, Google a discriminé et continue à discriminer les femmes en les payant moins cher que les hommes qui effectuent un travail similaire dans des conditions semblables. Elles considèrent toutes les trois que les actions de Google vont à l'encontre de la loi californienne, et notamment le California Equal Pay Act. Ces trois femmes exigent de toucher des dommages et intérêts, et que Google soit forcé par la justice à corriger ses pratiques de discrimination à l'embauche et de discrimination salariale. Comme à son habitude, Google réfute fermement ces accusations de discrimination.

Selon Gina Scigliano, senior manager des communications internes, Google a mis en place des systèmes sophistiqués pour s'assurer que tous les salariés soient payés de façon juste. Toutefois, cette plainte est loin d'être la première accusation de discrimination salariale dont fait l'objet Google. Au début de ce mois de septembre, The New York Times a publié des données sur les salaires des employés, compilées par plus de 1200 employés Google, démontrant les disparités en termes de salaires et de bonus entre les employés.

De même, le US Department of Labor mène actuellement l'enquête au sujet des pratiques d'embauche de l'entreprise, et a récemment déclaré avoir trouvé des disparités entre les salaires des hommes et des femmes à tous les niveaux de Google. La plainte déposée aujourd'hui concerne principalement le système de classement des employés par tiers. Les employés les mieux gradés reçoivent des salaires et des bonus plus élevés. De même, les employés « techniques » reçoivent un meilleur salaire que les employés « non-techniques ».

Google : les femmes sont systématiquement moins bien payées que les hommes dans toute l'entreprise

Or, selon les trois employées en colère, elles ont été directement placées à des tiers inférieurs à ceux de leurs collègues masculins, et n'ont profité que d'opportunités d'ascension très limitées. Ellis affirme qu'elle a été recrutée avec quatre ans d'expérience et placée au niveau 3, alors qu'un collègue masculin au parcours identique a été placé au niveau 4. Ellis affirme aussi qu'elle a été intégrée à une équipe de développeurs moins prestigieuse que son collègue. L'équipe la plus prestigieuse et la mieux payée est presque uniquement composée d'hommes.

De son côté, Wisuri a été engagée au niveau 2 parmi les forces de vente, tandis que des hommes aux compétences similaires ont été recrutés au niveau 3. De plus, les hommes reçoivent plus souvent des commissions. Enfin, Pease a rejoint Google avec 10 ans d'expérience en tant qu'ingénieure réseau et a supervisé une équipe « technique », mais n'était pas considérée elle-même comme une employée « technique ». Son salaire était donc limité. Sa demande de recevoir la classification technique a été refusée, et elle a même été renvoyée après un arrêt maladie. Au cours des trois dernières années, Ellis, Wisuri et Pease ont toutes les trois quitté l'entreprise.

James Finberg, l'avocat qui représente les trois plaignantes, est persuadé que cette plainte pourra obtenir le statut de class action et couvrir toutes les employées de Google ayant travaillé pour la firme au cours des quatre dernières années. Grâce aux preuves de discrimination collectées par le Department of Labor et par le New York Times, il sera facile de démontrer qu'il existe des disparités entre hommes et femmes dans toute l'entreprise.


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