Google, Netflix, Amazon : les opérateurs demandent aux géants du web de financer leurs réseaux
Dans une déclaration commune, les opérateurs européens demandent aux grandes entreprises du net, Google, Netflix ou encore Amazon, de participer au financement des réseaux télécom. Selon eux, ces grandes sociétés réalisent leur chiffre d’affaires sur des infrastructures, mais ne paient pas pour les créer ou les améliorer. Ils appellent également l’Europe à arrêter de dévaluer les revenus réalisés sur les appels entre les pays de l’Union.
Les opérateurs se considèrent comme des vaches à lait. Certes, ils engrangent chaque mois des millions d’euros de la part des abonnés fixes et mobiles, professionnels et particuliers. Mais ils ont également de lourds financements à assumer. La construction des réseaux mobile. Le déploiement de la fibre optique. La modernisation des réseaux existants. La recherche et le développement des futurs réseaux. Cela représente un investissement de 52,5 milliards d’euros par an en Europe.
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Les opérateurs gagnent de l’argent en exploitant ces réseaux. Mais ce ne sont pas les seuls. Tous les services en ligne les utilisent pour transiter leurs informations, qu’il s’agisse d’un site marchand, d’un service de streaming, d’un moteur de recherche ou d’un réseau social. Amazon, Apple, Google, Facebook, Netflix, Uber et consort gagnent aussi beaucoup d’argent grâce à eux. Mais ils ne participent pas (ou peu) à leur élaboration.
Les opérateurs européens veulent que les grands du web financent les réseaux
Dans une lettre ouverte, les principaux opérateurs européens expriment leur mécontentement vis-à-vis de cette situation. Ils demandent au législateur européen la mise en place d’un mécanisme financier grâce auxquels les grandes entreprises du web financeraient en partie le déploiement des réseaux telecom, fixe et mobile. Une « juste contribution aux coûts ». En France, depuis 2017, les opérateurs appellent les pouvoirs publics à instaurer une taxe sur le chiffre d'affaires des GAFA pour participer à la création des réseaux. En 2019, Orange se félicitait que la France la mette en place.
Ce n’est pas tout. Les opérateurs demandent également plus de justice dans les décisions prises par l’Union européenne vis-à-vis des télécommunications. Deux d’entre elles sont présentées comme favorisant un déséquilibre économique. La première est la baisse du prix de la communication entre pays de l’Union européenne (le fameux roaming), repoussée jusqu'en 2032. Cela représente une baisse de revenus de 2 milliards d’euros sur quatre ans. La seconde est le prix exorbitant des enchères pour les fréquences mobiles qui défavorise l’arrivée de nouveaux entrants.
Parmi les signataires de cette lettre, nous retrouvons les principaux opérateurs européens : Deutsche Telecom, Vodafone, Orange, British Telecom, Proximus, KPN, Telenor, Altice, Swisscom ou encore Telefonica.
Source : ETNO