Google veut que l’IA puisse se servir dans les données sous droits d’auteur par défaut
En discussion avec l'Australie sur l'utilisation de l'intelligence artificielle dans le pays, Google précise qu'elle aimerait que l'IA ait par défaut le droit d'apprendre en récoltant des données sous droits d'auteur. Aux personnes ou entreprises concernées de refuser.
Google aime l'intelligence artificielle. La firme de Moutain View s'en sert pour résumer des vidéos YouTube, parler aux robots, ou encore lutter contre le démarchage publicitaire sur les smartphones Pixel. Des applications utiles, mais pour lesquelles l'IA doit apprendre, notamment en parcourant le Web et ses milliards de données. Parmi elles, certaines sont protégées par des droits d'auteur, et c'est là que les ennuis commencent.
En Australie, où le gouvernement réfléchi à la mise en place d'un cadre juridique pour réguler l'utilisation de l'IA, Google a pu soumettre son point de vue. Pour l'entreprise, la loi locale sur les droits d'auteur devrait être modifiée pour autoriser les systèmes d'IA à amasser des données sur Internet sans restriction préalable. Ou, selon les mots de Google, promouvoir “un système […] qui permet l'utilisation appropriée et équitable des contenus sous droits d'auteur pour l'apprentissage des modèles d'IA en Australie, sur une large plage de données diverses”.
Google voudrait un système où l'IA peut par défaut apprendre avec des données sous droits d'auteur
Google propose un système d'opt-out (désinscription) pour qui ne souhaiterait pas voir son travail licencié utilisé par l'IA. Pour le Dr. Kayleen Manwaring, maîtresse de conférences à la Faculté de droit et de justice de l'UNGS, c'est prendre le problème à l'envers : “Si vous voulez reproduire quelque chose détenu par un ayant droit, vous devez obtenir son accord, pas un arrangement de type opt-out… Ce que [Google] suggère est une refonte complète du fonctionnement des exceptions”.
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Un tel système serait particulièrement injuste pour les “petits” créateurs selon elle, mal armés face aux mastodontes comme Google pour faire valoir leurs droits. Le gouvernement australien a terminé de récolter les avis sur la question. Ils ne sont pour l'instant pas disponibles en ligne. Il doit désormais les étudier pour définir le cadre qu'il souhaite donner aux systèmes d'intelligence artificielle dans le pays.
Source : The Guardian