Le gouvernement français voudrait interdire les réseaux Wi-Fi gratuits et TOR
Suite aux attentats du mois dernier, l'heure est à la vigilance. Les forces de l'ordre, plus que jamais sollicitées, ont formulé le souhait de voir leurs pouvoirs renforcés, notamment au niveau du contrôle des communications électroniques…au détriment des libertés publiques ?
Cette augmentation du contrôle des communications impliquerait notamment de bannir l'utilisation des réseaux Wi-Fi publics mais aussi du réseau décentralisé et chiffré TOR, permettant de surfer anonymement sur Internet. Cela avait été émis peu de temps après la tragédie du 13 novembre ; l'une des solutions pour essayer de contenir la menace terroriste se plaçait dans un contrôle plus accru d'Internet, support propice à l'endoctrinement et à la radicalisation de certaines personnes, ces propositions sont pour le moins radicales.
Dans cette tentative destinée à mieux maintenir l'ordre au sein du pays sont ressortis deux projets concernant l'état d'urgence et de l'anti-terrorisme. Encore à des stades hypothétiques, le journal Le Monde a repéré ces propositions concoctées par la Direction des Libertés Publiques et des Affaires Juridiques (DLPAJ). Celles-ci suggèrent en premier lieu de procéder à l'incarcération systématique des personnes fichées « S ».
En second lieu, la DLPAJ a expliqué que tant que l'état d'urgence ne serait pas levé, les forces de police devraient pouvoir :
- Interdire les connexions Wi-Fi libres et partagées
- Interdire et bloquer les communications des réseaux TOR en France
- Identifier les applications de VoIP et obliger les éditeurs à communiquer aux forces de sécurité les clefs de chiffrement
L'interdiction des réseaux Wi-Fi en libre accès permettrait ainsi de mieux repérer certaines personnes en ayant accès à leurs IP privées, une décision qui provoque d'ores et déjà l'indignation et l'incrédulité. Interdire et bloquer TOR semble là aussi être une tâche vaine et compliquée mais qui est déjà pratiquée dans des pays tels que l'Iran, la Chine et le Japon.
Concernant la VoIP, on peut y voir un moyen détourné d'exiger des éditeurs de logiciels de messageries chiffrées qu'ils fournissent des accès permettant aux agences de sécurité gouvernementale de consulter des discussions privées.
Nous avions vu que le gouvernement s'était réservé le droit d'enfreindre la Convention européenne des droits de l'Homme et du Citoyen dans ces contextes sombres, voici encore une démonstration de l'amenuisement de nos libertés au nom de la sécurité. Si ces projets étaient retenus, ils pourraient être présentés dès janvier 2016.