Hadopi demande un budget de 9 millions d’euros pour demeurer toujours aussi inutile en 2019
Hadopi a demandé un budget de 9 millions d'euros pour 2019 au ministère de la Culture, autant que pour 2018. Un financement qui peut faire grincer des dents alors que l'efficacité de l'Autorité pour lutter contre le piratage des œuvres protégées par le droit d'auteur est insignifiante, avec seulement une centaine de contraventions dressées en 9 ans d'existence.
Hadopi (Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet) a demandé un budget de 9 millions d'euros pour 2018, apprend-on du document de présentation du projet de loi finances 2019 du ministère de la Culture. Une somme qui ne bouge pas par rapport à cette année puisque l'Hadopi avait déjà reçu une enveloppe de 9 millions d'euros pour assurer ses missions en 2018.
Hadopi : budget de 9 millions d'euros pour 2019, mais pour quoi faire ?
Une grosse partie de ce budget est engloutie pour rémunérer les salariés qui travaillent pour le compte de l'Autorité. Les FAI reçoivent également des dédommagements en échange de leur collaboration. Ce sont eux qui mettent un nom sur les adresses IP coupables d'avoir téléchargé illégalement des contenus culturels, un processus qui demande du temps et donc de l'argent.
La ministre de la Culture, Françoise Nyssen, évoquait par ailleurs l'ajout prochain d'une mission pour l'Hadopi : la création d'une liste noire de sites pirates (streaming ou téléchargement illégal direct). Une manière de lutter contre d'autres formes de piratage que via le peer-to-peer (P2P), sur lequel l'Hadopi se concentre jusqu'à présent mais qui représente de moins en moins les moyens utilisés pour accéder illégalement aux contenus. Un système de filtrage pour repérer et bloquer les contenus protégés par le droit d’auteur a également été évoqué. Mais ce dernier semble compliqué à mettre en place.
L'efficacité de l'Hadopi ne cesse d'être remise en cause depuis sa création. Son principe de riposte gradué laisse une large marge de manœuvre aux pirates, dont certains parviennent même à se mettre complètement en dehors des radars. En 9 ans d'existence, Hadopi n'a dressé que 101 contraventions. Très peu alors que le streaming et le téléchargement illégal sont ultra-populaires et que des millions d'euros sont donc nécessaires au fonctionnement de l'institution tous les ans. En tout, ce sont 10 millions de premiers avertissements qui ont été envoyés, pour un résultat bien pauvre et aucune avancée concrète dans la lutte contre le piratage.