HarmonyOS : l’alternative de Huawei est une simple copie d’Android

HarmonyOS, le système d'exploitation mis au point par Huawei, s'avère être très similaire à Android. En fouillant dans le code de l'OS mobile, nos confrères d'Ars Technica ont en effet découvert de nombreuses similitudes avec l'interface développée par Google. Les développeurs du fabricant chinois se sont visiblement calqués sur Android afin d'accélérer le développement du projet. 

En décembre 2020, Huawei a lancé la première version beta d'HarmonyOS, son alternative maison à Android, sur une poignée de smartphones et de tablettes récentes. Privé de licence Android suite aux sanctions américaines, le groupe chinois a accéléré le développement de son système d'exploitation au cours des derniers mois. Aux dernières nouvelles, Huawei proposerait HarmonyOS sur le P50, son futur flagship. En effet, la version internationale du smartphone embarquerait à la fois HarmonyOS et Android.

D'après Wang Chenglu, président de la section ingénierie logicielle chez Huawei, HarmonyOS n'est pas une simple copie d'Android. Richard Yu, PDG de la division mobile du groupe chinois, a plusieurs fois assuré que le système d'exploitation était très différent d'Android. Pourtant, il existe de nombreuses similitudes dans le code du système d'exploitation, affirment nos confrères d'Ars Technica. Après avoir installé l’émulateur d’HarmonyOS, le média affirme que HarmonyOS  n'est qu'un fork d'Android 10. L'article compare l'interface de Huawei à Fire OS, un fork du système d'exploitation mobile Android développé par Amazon pour les Fire TV.

Sur le même sujet : EMUI 11 serait la dernière interface Android de Huawei avant HarmonyOS

Huawei s'est contenté de copier le code d'Android

Pour concevoir le système d'exploitation modulaire, les développeurs de Huawei auraient simplement copié les lignes de code présentes dans la version open source d'Android. Légalement, rien n'empêche Huawei (ou n'importe quelle firme) de s'approprier le code de l'OS et d'en proposer sa propre version.

In fine, l'interface ressemble à s'y méprendre à EMUI, la surcouche Android développée par le groupe chinois. Pour Ars Technica, Huawei s'est contenté de remplacer le mot “Android” par “HarmonyOS”. Huawei “présente une copie exacte du skin Android EMUI”, affirme le média. En fouillant dans les “informations des applications”, on trouve même plusieurs fois la mention d'Android. “Après des heures de fouille sur HarmonyOS, je n'ai pas pu trouver un seul changement de fond par rapport à Android” souligne Ars Technica.

Le kit de développement (SDK) du système d'exploitation (baptisé DevEco Studio), proposé aux développeurs pour mettre au point leurs applications, serait même identique à Android Studio, le kit de Google. On y trouverait exactement les mêmes composants.

HarmonyOS propose la même navigation gestuelle qu'Android 10

Huawei a “parfaitement copié chaque fonctionnalité d'Android 10”, poursuit l'article. L'OS chinois reprend notamment toute la navigation gestuelle développée par Google. Inaugurée en 2019 avec Android 10, la navigation par gestes fait l'impasse sur la barre de navigation traditionnelle d'Android. Un balayage vers le haut permet de retourner à l'écran d'accueil. Pour retourner en arrière, vous devez simplement balayer l'écran à partir d'un coin. On notera que ces gestes de navigation ont été proposés sur EMUI (et d'autres surcouches Android) avant que Google ne les intègre à son système d'exploitation.

Enfin, Ars Technica note que la beta d'HarmonyOS est “beaucoup trop complète” pour une version de test. Selon le média, il n'est pas concevable que les développeurs du groupe aient mis au point un système d'exploitation aussi complet sans s'appuyer sur Android. Cette approche permet à Huawei de pousser son fork dans les plus brefs délais .Grâce aux similarités que partagent les deux OS, Huawei peut procéder facilement à une migration vers HarmonyOS de ses smartphones. D'ailleurs, tous les smartphones déjà compatibles avec EMUI 11 pourront installer HarmonyOS lors de son déploiement dans le monde.

Par contre, la proximité d'Harmony OS avec Android laisse penser que Huawei sera dépendant de Google  pour développer de nouvelles fonctionnalités, précise le média. De même, le groupe chinois devra compter sur Google pour intégrer des correctifs et des patchs de sécurité.

Pour rappel, Huawei s'attend à ce que HarmonyOS soit installé sur 200 millions d'appareils dans le monde d'ici la fin de cette année, dont 100 millions de terminaux conçus par d'autres marques. Grâce à son OS maison, le fabricant chinois espère endiguer l'effondrement de ses ventes de smartphones. Privé des Google Mobile Services depuis 2019, le constructeur n'a pas d'autres choix que de tout miser sur sa solution maison.

Source : Ars Technica

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