Honor pourrait récupérer sa licence Android et installer le Play Store sur ses smartphones
Honor pourrait bientôt récupérer sa licence Android. Affranchie de Huawei, la marque chinoise échappe aux sanctions américaines initiées en 2019. Dans ce contexte, la firme serait à nouveau autorisée à installer les applications et les services de Google, dont le précieux Play Store, sur les smartphones de son catalogue.
Huawei vient d'annoncer la revente de sa filiale Honor à un consortium composé d'une quarantaine d'entreprises chinoises, Shenzhen Zhixin New Information Technology. Le deal s'accompagne du transfert de 7000 employés des bureaux de Huawei aux locaux de Shenzhen Zhixin New Information Technology. La plupart des salariés vont simplement devoir signer un nouveau contrat. Cette transaction, estimée à 12,8 milliards d'euros, vise surtout à libérer les équipes de Honor de la pression américaine.
En mai 2019, un décret signé par Donald Trump a placé Huawei sur liste noire. Sous prétexte de protéger la sécurité nationale américaine, le gouvernement a banni le constructeur des Etats-Unis. De facto, Honor s'est lui même retrouvé sur liste noire et exclu du marché américain. Les deux firmes ont été interdites de collaborer avec des sociétés américaines ou d'utiliser des technologies venant des Etats-Unis.
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Bientôt des smartphones 5G Honor avec Play Store préinstallé ?
Comme sa maison mère, Honor a été rapidement privé de licence Android. Sans cette licence décernée par Google, la marque n'est plus autorisée à préinstaller les Google Mobile Services sur ses smartphones. Concrètement, les nouveaux smartphones de la marque sont sortis sur le marché sans Google Maps, YouTube, Gmail ou le Play Store. Pour télécharger des applications, les utilisateurs Honor doivent passer par des APK ou App Gallery, la boutique mise au point par Huawei. De même, Honor a intégré les HMS (Huawei Mobile Services) dans surcouche Magic UI des smartphones de sa filiale.
Affranchi de Huawei, Honor est théoriquement en mesure de déposer une demande afin de récupérer sa licence Android. Honor n'étant plus sur liste noire, il n'y a pas de raison que Google refuse de lui rendre sa licence. Pour s'assurer que son ancienne filiale ne subisse plus de pressions, Huawei précise d'ailleurs ne plus détenir la moindre action et “ne participera à aucune activité de gestion commerciale ou de prise de décision dans la nouvelle société Honor”. Pour l'heure, Honor et Google ne se sont pas exprimés sur la question.
Dans la même optique, Honor est de nouveau autorisé à commercer avec des firmes qui s'appuient sur des technologies américaines. La firme doit notamment pouvoir passer commande de puces pour smartphones 5G auprès de Qualcomm. De son côté, Huawei n'a pas toujours pas le droit d'acheter des SoC 5G au fondeur américain. Malgré un assouplissement des restrictions, le groupe chinois doit se contenter de composants 4G.
En théorie, tout semble rentrer dans l'ordre pour Honor suite à la cession. Néanmoins, la marque chinoise va désormais devoir produire des smartphones sans s'appuyer sur les technologies, l'expertise logicielle ou les innovations développées par Huawei. Même si Honor dispose de plusieurs laboratoires de recherche et de développement, on est en droit de s'interroger sur l'évolution de la marque. “Il n'est pas facile de se séparer de Huawei. On s'attend à ce que la recherche et le développement de logiciels et de matériel soient ralentis. Honor n'est qu'une marque indépendante et manque de technologie” témoigne un employé de Honor, dont les propos sont relayés par le Financial Times.
Vers de nouvelles sanctions à l'encontre d'Honor ?
De plus, Honor n'est pas encore tiré des griffes des Etats-Unis. Suite à la cession, Honor est essentiellement détenu par un consortium appartenant au gouvernement chinois. La ville de Shenzen fait ainsi partie des actionnaires de la coalition. Arguant que Pékin risque de placer des portes dérobées dans les produits de la marque, l'administration américaine pourrait à nouveau placer Honor sur liste noire. Indépendant de Huawei, Honor reste donc dans le collimateur des autorités américaines au vu de sa proximité avec le pouvoir chinois.
Pour l'heure, et en l'absence d'informations officielles, il ne s'agit encore que de théories. Pour rassurer ses utilisateurs, Honor a publié un communiqué sur Sina Weibo, le réseau social chinois. La marque assure que le service client Honor n'est pas affecté par la vente. De même, les comptes client Honor continueront de fonctionner. Enfin, la marque s'engage à garantir le suivi logiciel des smartphones tournant sous Magic UI. On vous en dit plus dès que possible. En attendant plus d'informations, n'hésitez pas à donner votre avis sur la revente d'Honor dans les commentaires ci-dessous.
Source : Financial Times