Huawei abandonne son entreprise de câbles sous-marins
Huawei vient de céder 51% des parts de Huawei Marine Networks, une filiale spécialisée dans la pose de câbles sous-marins. Banni du marché américain et bientôt privé de licence Android sur décision de Donald Trump, le groupe chinois aurait décidé de faire profil bas.
Huawei a annoncé la cession de 51% des parts de Huawei Marine Networks à Hengtong Optic-Electric, une firme chinoise spécialisée dans la fibre optique, rapportent nos confrères du Financial Times. La filiale se vante d'avoir mené à bien plus de 90 projets de l'océan Pacifique à l'Atlantique. Depuis sa création en 2009, l'entreprise aurait mis en place plus de 50.000 kilomètres de câbles sous-marins de télécommunications, indispensables au fonctionnement d'internet.
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Huawei cède la majeure partie de Huawei Marine Networks
Toujours d'après le Financial Times, les accusations d'espionnage visant Huawei ont récemment compliqué les choses pour la filiale. Il est par exemple devenu très difficile pour la firme de passer des contrats avec organismes gouvernementaux. “C'est devenu de plus en plus difficile de négocier des accords pour la construction de câbles pour Huawei” rapporte Fergus Hanson, expert au Cyber Policy Institute (CPI).
Certains pays, dont l'Australie ou les Etats-Unis craignent en effet que la Chine ne s'appuie sur l'infrastructure mis en place par Huawei pour collecter des informations confidentielles. Huawei a toujours fermement démenti les accusations, malgré la publication d'emails accablants. Avec cette cession, la firme chercherait à apaiser les inquiétudes de ses détracteurs, qui voient d'un mauvais oeil l'emprise grandissante du chinois sur le monde des télécommunications.
L'an dernier, Huawei Marine Networks a rapporté 17 millions de dollars au groupe chinois. Il ne s'agit donc pas d'une importante partie des revenus du constructeur. Pour rappel, Donald Trump a exclu Huawei du marché américain au milieu du mois de mai 2019. Le constructeur a ensuite été lâché par la plupart de ses fournisseurs américains ou étrangers, dont ARM. Pire, Huawei sera aussi privé de licence Android dès août 2019.