Huawei est accusé d’espionner les habitants du Pakistan sur ordre de la Chine
Huawei est accusé d'avoir contraint une firme américaine à glisser une backdoor (une porte dérobée) au sein d'une technologie de sécurité exploitée au Pakistan. Cette backdoor aurait permis au groupe chinois d'obtenir des informations sensibles sur les citoyens et les responsables gouvernementaux du pays. Ces données auraient été transmises aux autorités chinoises.
Business Efficiency Solutions, une petite entreprise basée en Californie, accuse Huawei d'avoir volé sa technologie et de l'avoir contraint à glisser une porte dérobée au sein de ses produits, rapporte le Wall Street Journal. La firme a déposé une plainte devant la cour fédérale américaine.
D'après l'entreprise californienne, le groupe chinois l'a obligé à mettre en place un système permettant de recueillir les données dans le cadre d'un projet au Pakistan. Business Efficiency Solutions et Huawei ont en effet développé un système de sécurité avec reconnaissance faciale pour une grande ville du Pakistan, Lahore.
Lire aussi : Huawei demande à ses employés de regarder une émission de propagande du Parti communiste
Huawei dément avoir caché des backdoors
Lors du développement du réseau, Huawei a insisté pour mettre au point une copie de ce réseau afin de permettre à des ordinateurs situés en Chine de collecter les données en transit. D'après Business Efficiency Solutions, cette copie a permis aux autorités chinoises de s'emparer d'informations sensibles sur les citoyens et les responsables gouvernementaux de Lahore. Pour convaincre l'entreprise de collaborer, Huawei aurait menacé de rompre le partenariat.
Huawei admet avoir insisté pour obtenir une copie du réseau. Par contre, le groupe chinois assure que cette copie est “isolée du réseau en direct du client” et ne permet donc pas de siphonner les données à distance. “Huawei respecte la propriété intellectuelle d'autrui, et il n'y a aucune preuve que Huawei ait jamais implanté une porte dérobée dans ses produits”, affirme l'entreprise. Muhammad Kamran Khan, en charge du projet à Lahore, a ouvert une enquête.
Ce n'est pas la première fois que Huawei est accusé de glisser des portes dérobées dans ses solutions. En 2019, les Pays-Bas ont notamment accusé la firme d'avoir mis en place des backdoors dans les équipements réseaux utilisés par les opérateurs nationaux, Vodafone, KPN ou T-Mobile/Tele2. De nombreux pays ont exprimé des craintes similaires. Huawei a finalement été éjecté du déploiement de la 5G dans la plupart des nations d'Europe, y compris en France.
Source : Wall Street Journal