Huawei accuse les Etats-Unis de harcèlement et cherche des solutions avec Google
Huawei s'estime victime du harcèlement des Etats-Unis, et souligne qu'il continue de chercher avec Google des solutions pour contourner les conséquences de son exclusion du marché américain. Le responsable Europe de Huawei Abraham Liu a donné la première réaction officielle de la marque après le retrait de sa licence Android et l'annonce par ARM et divers fournisseurs étrangers qui ont des activités aux Etats-Unis – ou utilisent des technologies américaines – de la rupture de leurs relations commerciales. Le responsable estime qu'au-delà de Huawei, les actions des Etats-Unis sont une attaque contre l'ordre libéral fondé sur le droit.
Le responsable Europe de Huawei Abraham Liu a fermement réagi dans une courte interview, aux conséquences des sanctions américaines – qui menacent de plus en plus dangereusement la poursuite des activités de Huawei. Les deux conséquences les plus graves, sont sans conteste le retrait par Google de la licence Android du constructeur, et la décision d'ARM de cesser toute collaboration avec Huawei et HiSilicon au motif que ses technologies se fondent sur des brevets américains. Depuis le début de la semaine, la situation s'est beaucoup assombrie pour le constructeur chinois : on apprend tous les jours que de nouveaux fournisseurs cessent leur collaboration avec la firme – la dernière annonce en date, c'est par exemple Panasonic qui se retrouve contraint de couper les ponts avec Huawei.
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Android, ARM… Huawei réagit aux conséquences des mesures américaines
Face à cette situation, Huawei tente de trouver des solutions. Il y a par exemple HongMeng, son nouvel OS qui doit remplacer Android. Mais il ne sera pas possible de tout remplacer : en particulier le SoC des smartphones, basé sur l'architecture ARM. Abraham Liu estime ainsi que Huawei est victime du “harcèlement” de l'administration américaine : “Huawei est en train de devenir la victime du harcèlement de l'administration américaine”. Et d'insister sur la portée plutôt grave de ces agissements pour le commerce international : “ce n'est pas seulement une attaque contre Huawei. C'est une attaque contre l'ordre libéral fondé sur le droit”. Dans la suite de l'entretien, repris par l'agence de presse Reuters, Abraham Liu souligne ses bonnes relations avec Google avec qui Huawei reste en discussions pour trouver une manière de contourner le problème.
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Google “n'a aucune raison de nous exclure. Nous travaillons de façon rapprochée avec Google pour comprendre comment Huawei peut gérer la situation et l'impact de la décision du département américain du Commerce”. Et d'ajouter que la firme n'en veut pas à Google pour sa décision de retirer la licence Android de Huawei, et qu'il est trop tôt pour se prononcer sur des conséquences de long terme. Dans une autre interview plus tôt dans la semaine, Ren Zhengfei, le fondateur et PDG de Huawei, avait longuement remercié ses partenaires américains en soulignant qu'ils avaient lutté jusqu'au bout pour tenter d'infléchir la position de la Maison Blanche : “de ce que je sais, les entreprises américaines ont fait des efforts pour persuader le gouvernement américain de les laisser coopérer avec Huawei”, estimait Ren Zhengfei.