Huawei : Bouygues va démanteler toutes les antennes réseau du groupe d’ici 2028
Bouygues Télécom va démanteler toutes les antennes réseau fournies par Huawei d'ici 2028, annonce le FAI. Sur demande de l'agence nationale de la sécurité et des systèmes d'information (Anssi), l'opérateur s'apprête à retirer jusqu'à 3000 antennes mobiles réparties dans toute la France.
En juillet dernier, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, assurait que Huawei ne sera pas exclu du marché français. Craignant l'ingérence de Pékin, l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) annonçait néanmoins la mise en place de restrictions visant à réduire la présence de Huawei sur le réseau.
L'ANSSI ne renouvellera pas les autorisations temporaires accordées aux FAI qui s'appuient sur les antennes de Huawei, entraînant l'éviction de la firme de l'Hexagone. Tous les FAI de France, Bouygues, SFR, Free et Orange, sont concernés. D'ici 2028, tout le matériel réseau de Huawei aura disparu de France.
Bouygues va retirer 3000 antennes Huawei dans les 8 années à venir
Dans cette optique, l'organisme a demandé à Bouygues Télécom de retirer toutes les antennes mobiles fournies par Huawei d'ici 2028, annonce le directeur général délégué de Bouygues, Olivier Roussat. Dans 4 grandes villes de France (Brest, Strasbourg, Toulouse et Rennes), le FAI n'a plus le droit de s'appuyer sur les équipements du groupe chinois avec effet immédiat.
Dans les autres villes du pays, Bouygues a pu négocier des autorisations allant jusqu'en 2023, 2025 et 2028. Les dernières antennes devront être démantelées cette année là. “De façon concrète, cela veut dire que nous allons devoir assurer progressivement le démontage progressif de 3.000 sites en zone très dense sur une période de huit ans” explique Olivier Roussat lors d'une réunion en marge de la présentation des résultats trimestriels du FAI.
Le directeur général délégué assure que l'opération aura “un impact financier raisonnable dans nos résultats opérationnels”. Malgré tout, Bouygues Télécom exige des indemnités au gouvernement français pour compenser le coût du démantèlement. “Nous avons une première discussion que l'on peut qualifier de négociations et une deuxième avec cette fois-ci un bâton, c'est-à-dire l'ensemble des actions juridiques et contentieuses que nous avons contre l'Etat français” souligne Olivier Roussat.
Privé des équipements Huawei, Bouygues Télécom risque vraisemblablement de prendre du retard dans le déploiement de son réseau 5G. Rassurant, Olivier Roussat estime que les demandes du gouvernement français à l'encontre de la firme chinoise “ne poseraient pas de problème industriel majeur à court terme”. On vous en dit plus dès que possible.