Huawei envisage des puces gravées en 45 nm pour ses smartphones, faute de mieux

Désormais privé de processeurs pour ses smartphones, Huawei veut fabriquer ses propres puces sans dépendre des technologies américaines. Le géant chinois serait sur le point de se lancer dans la production de semi-conducteurs dès 2020. Sans expertise dans le domaine, il est forcé d'entrer sur le marché par la petite porte. Ses premiers SoC bénéficieraient d'une finesse de gravure de seulement… 45 nm.

Huawei smartphone avec SoC 45 nm

Les objectifs de Huawei sont désormais clairs : s'affranchir des technologies américaines dans tous les domaines importants de la production de smartphones. La société lancerait prochainement un nouveau projet baptisé Tashan en interne, selon un rapport apparu sur le réseau social Weibo. Le géant chinois produirait ainsi son premier processeur fait maison d'ici la fin de l'année. Il ne vous a surement pas échappé que la dernière vague de sanctions américaines menace la capacité de Huawei à produire des smartphones.

Le constructeur faisait en effet fabriquer ses SoC Kirin par TSMC, le premier producteur de puces haut de gamme au monde. Mais depuis mai dernier, un nouveau décret de l'administration Trump empêche le fondeur de fournir Huawei en semi-conducteurs. Cette décision commence désormais à faire son effet. Huawei n'aura bientôt plus de puces Kirin premium sous la main, comme l'a admis son PDG en début de semaine. « La production cessera le 15 septembre. Cette année pourrait être la dernière génération de puces Huawei Kirin haut de gamme », a-t-il notamment déclaré.

Des processeurs gravés en 45 nm : Huawei commence par le bas de l'échelle

Sans recourir à des technologies américaines, les premières puces de Huawei devront être fabriquées sur la base d'un processus de gravure en 45 nm. Pour vous donner une idée du recul générationnel que cela implique, le premier processeur de Qualcomm gravé en 45 nm remonte au Snapdragon S2 de 2010. Il a donc fallu une décennie entière pour arriver aux SoC gravés en 5 nm qui seront disponibles prochainement.

Huawei pourra sans doute bénéficier des progrès technologiques de ces dernières années pour accélérer ses progrès. Dans tous les cas, il est très peu probable que le constructeur se rapproche du niveau actuel de TSMC dans les 5 prochaines années. On ignore par ailleurs combien Huawei compte investir dans un tel projet. La firme consacre déjà plus d'un milliard de dollars au développement d'Harmony OS, son système d'exploitation alternatif.

Enfin, sachant qu'une telle stratégie d'indépendance ne portera ses fruits que sur le long terme, il sera certainement plus judicieux pour Huawei d'investir dans des entrepises chinoises déjà présentes sur le marché de la fonderie. C'est notamment le cas de la société SMIC qui produit le HiSilicon Kirin 710A. Les options Samsung et MediaTek sont souvent évoquées, mais tous ces acteurs utilisent des technologies américaines sur leurs lignes de production. Ils pourraient donc être visés par les sanctions et devoir obtempérer.

Source : Gizchina


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