Huawei exclu des USA : TSMC risque de perdre 1 milliard de dollars au 2ème trimestre 2019
Huawei a été exclu du marché américain sur décision de Donald Trump. Cette décision pénalise indirectement TSMC, le fondeur taïwanais qui assemble les SoC Kirin conçu par Hisillicon, une filiale du groupe chinois. D'après un analyste, TSMC risque ainsi de perdre jusqu'à 1 milliard de dollars au cours du second trimestre de cette année.
L'exclusion de Huawei du marché américain est un coup dur pour toute l'industrie des semi-conducteurs. Interdit de fournir le constructeur chinois, des firmes basées aux USA comme Intel, AMD et Qualcomm vont perdre des millions de dollars cette année. D'après les analyste de CLSA, une importante société de courtage asiatique, Huawei représente en effet jusqu'à 8 % et 9 % de la demande mondiale en semi-conducteurs. Sans grande surprise, le décret de Donald Trump va donc avoir un impact sur des firmes situées au delà des frontières américaines. C'est notamment le cas de TSMC, rapportent nos confrères des Echos.
Affaire Huawei : TSMC perdrait jusqu'à 20% de ses revenus
TSMC a rapidement annoncé son intention de continuer à fournir Huawei. Le fondeur assure que les accords passés avec Huawei ne sont pas remis en cause par les sanctions décrétées par Washington. Le taïwanais utilise en effet moins de 25% de composants d'origine américaine dans les produits finaux qu'il fourni à Huawei. CLSA parle d'un maximum de 20%.
TSMC est donc libre de graver du silicium et d'assembler les puces de la marque chinoise. D'après les dernières informations, TSMC fabriquera ainsi le Kirin 720, le dernier SoC basé sur une architecture ARM de Huawei. Suite à la sanction américaine, ARM n'est en effet plus en mesure de vendre au constructeur chinois les licences de ses architectures. En bref, TSMC n'aura bientôt plus de puces à assembler vu que Huawei n'a plus le droit de les fabriquer.
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D'ici à ce que le chinois trouve une alternative, TSMC se retrouverait privé de 20% de ses revenus. D'après les analystes de CLSA, Huawei représente directement jusqu'à 10% des revenus du fondeur. Les 10% restants proviennent par exemple de puces Qualcomm ou Intel assemblées dans les usines de TSMC, mais qui sont destinées aux produits Huawei. “Cela équivaut à 3 % du chiffre d'affaires global de TSMC en 2018” tempère Sebastian Hou, analyste chez CLSA. De son côté, TSMC parle d'un “impact limité”. Le fondeur travaille en effet avec la plupart des marques de smartphones, dont Apple ou Xiaomi, ce qui compense la perte de revenus suscitée par l'exclusion de Huawei.