Huawei : les ingénieurs en charge des processeurs Kirin claquent la porte
Huawei continue sa descente en enfer. D'après nos confrères du site Digitimes, plusieurs ingénieurs de la division Hisilicon du constructeur, en charge notamment de la production des puces Kirin, ont décidé de claquer la porte. En raison des sanctions américaines, la firme chinoise ne peut plus poursuivre la fabrication de ses processeurs avec l'aide d'entreprises tierces comme Samsung ou TSMC.
Face au naufrage annoncé, de nombreux employés clés de Huawei ont décidé de quitter le navire. En effet, d'après un rapport interne relayé par nos confrères du site Digitimes, plusieurs ingénieurs de l'équipe de conception de Huawei HiSilicon à Taïwan ont démissionné. Cette vague de départs survient après l'endurcissement des sanctions américaines.
Depuis mai 2020, les autorités américaines ont interdit à tous les fondeurs utilisant des technologies américaines de fournir Huawei en puces pour smartphones. Voilà pourquoi Huawei n'est plus en position de fabriquer ses processeurs Kirin avec l'aide d'entreprises extérieures comme TSMC, son partenaire de longue date, ou encore Samsung.
Le fondeur taïwanais TSMC avait d'ailleurs annoncé qu'il allait respecter les sanctions américaines et qu'il ne fabriquerait plus de puces Kirin pour le compte du constructeur chinois. Ces mesures strictes et implacables ont placé Huawei dans une situation extrêmement délicate. C'est simple, Huawei estime qu'il aura épuisé ses stocks de puces Kirin d'ici le 15 septembre, faute de pouvoir se fournir auprès de revendeurs américains.
Des puces en 45 nm ? “Mission impossible” pour ces ingénieurs
Et dans une ultime tentative de sauver les meubles, Huawei envisage de fabriquer des puces gravées en 45 nm pour ses prochains smartphones. Une finesse de gravure vieille de 10 ans, bien loin des Soc en 5 nm à venir en 2021. D'après la source de Digitimes, c'est cette annonce qui a provoqué le départ des ingénieurs de la division HiSilicon, la grande majorité assurant que survivre avec des puces en 45 nm était une “mission impossible”.
Malgré les sanctions en cours, Qualcomm aurait débuté des pourparlers avec l'administration Trump pour obtenir une dérogation afin de fournir des puces Snapdragon à Huawei. Seulement, au regard de la situation actuelle, difficile d'imaginer les autorités américaines laisser une telle bouffée d'oxygène au constructeur chinois.
Sauf surprise de dernière minute, le Mate 40 devrait être le dernier flagship de la marque à embarquer une puce Kirin. En raison des difficultés qu'éprouve Huawei à s'approvisionner en processeurs, le modèle de base du Mate 40 ne pourrait jamais voir le jour en France. L'entreprise pourrait privilégier le Mate 40 Pro. Pour rappel, Huawei a déjà opté pour une stratégie similaire avec le Mate 30. En effet, seul le Mate 30 Pro était disponible sur le marché européen.
Source : Digitimes