Huawei met en garde les États-Unis contre des représailles de la Chine
Huawei menace les États-Unis d'éventuelles représailles du gouvernement chinois. D'après le constructeur, Pékin pourrait en effet décider de contre attaquer suite aux nouvelles sanctions envisagées par l'administration Trump.
Le gouvernement américain pourrait décréter de nouvelles restrictions à l'encontre de Huawei. Aux dernières nouvelles, Washington souhaite en effet empêcher TSMC de graver des modems et des SoC 5G pour Huawei. En usant d'outils juridiques, les Etats-Unis veulent interdire à Huawei de collaborer avec des entreprises utilisant des machines américaines. Privé du fondeur taïwanais, Huawei ne pourra notamment plus produire les SoC Kirin qui alimentent ses smartphones.
L'administration Trump étudie aussi l'idée de diminuer le seuil de propriétés intellectuelles américaines au-delà duquel Huawei n’a pas le droit d’acheter un composant ou service à 10%. Actuellement, ce seuil est encore fixé à moins de 25%. Si le département du Commerce américain parvient à convaincre le Pentagone d'entériner ces nouvelles sanctions, Huawei devrait faire une croix sur de nombreux composants, dont les chipsets basés sur les licences d'ARM. Cet arsenal de mesures potentielles a rapidement fait réagir Huawei.
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La Chine devrait bannir les technologies américaines, glisse Huawei
Lors d'une conférence de presse dédiée à la présentation des résultats financiers annuels du groupe, Eric Xu, président du conseil d'administration de Huawei, a mis en garde les États-Unis. “Le gouvernement chinois ne se contentera pas de rester assis et de regarder Huawei être abattu sur une planche à découper. Pourquoi le gouvernement chinois n'interdirait-il pas l'utilisation de puces 5G, de modems, de smartphones et d'autres appareils fournis par des entreprises américaines, pour des raisons de cybersécurité?” menace Eric Xu, visiblement persuadé que Pékin envisage de réagir en cas de nouvelles restrictions américaines. Plusieurs analystes relayés par la presse nationale chinoise abondent dans le même sens.
De plus, Eric Xu assure que Huawei est tout à fait capable de trouver des alternatives dans le cas où son partenariat avec TSMC viendrait à prendre fin. “Huawei et les autres sociétés chinoises peuvent choisir d'acheter des puces à Samsung en Corée, à MTK de Taiwan et à Unisoc en Chine, et utiliser ces sociétés pour développer des chipsets” précise le responsable.
C'et également l'avis de Doug Jacobson, un avocat spécialisé dans le commerce cité par Reuters. Selon lui, Huawei n'aura aucun mal à “développer sa propre chaîne d’approvisionnement”. Par le passé, Huawei a déjà démontré une grande capacité d'adaptation face aux sanctions américaines. Privé des services de Google, la firme a par exemple développé dans l'urgence une version internationale des HMS (Huawei Mobile Services) pour équiper ses smartphones. In fine, les nouvelles mesures de Washington s'annoncent plus néfastes pour les partenaires américains du groupe chinois que pour Huawei.
Source : Reuters