Huawei : les Pays-Bas accusent la firme chinoise d’espionnage
Huawei est maintenant dans le collimateur des Pays-Bas. Les services de renseignement du pays soupçonnent la firme chinoise d'avoir mis en place des backdoors dans les équipements réseaux utilisés par les opérateurs nationaux. Accusé d'espionnage pour le compte de Pékin, Huawei pourrait ne pas participer à l'essor du réseau 5G aux Pays-Bas.
Les services de renseignements des Pays-Bas enquêtent sur les agissements de Huawei, rapportent nos confrères de Volkskrant, un média néerlandais, sans citer l'identité de ses sources. Le constructeur est soupçonné d'avoir caché des backdoors dans l'équipement d'un des 3 opérateurs du pays, Vodafone, KPN ou T-Mobile/Tele2. Il y a quelques semaines, un rapport de Bloomberg révélait déjà que Vodafone avait découvert des portes dérobées dans l'équipement Huawei utilisé en Italie.
Huawei est accusé d'avoir placé des backdoors par les Pays-Bas
Sans surprise, le constructeur a ferment démenti les accusations évoquées par Volkskrant. “Nous respectons la législation et nous protégeons les données privées de nos clients” assure un cadre de la firme chinoise. De même, le groupe assure avoir “fermé la porte aux gouvernements ou aux personnes souhaitant utiliser notre réseau pour des activités menaçant la cybersécurité”. Récemment, Huawei a assuré n'avoir aucun compte à rendre au gouvernement chinois.
Ce n'est pas tout. En avril dernier, ASML, un fabricant de machines pour l'industrie des semi-conducteurs, assure que des données confidentielles lui ont été volées pendant plusieurs années. Cette fuite aurait coûté plusieurs millions d'euros au groupe. Le service de sécurité et du renseignement militaire estime que ce vol a été perpétré par des salariés chinois à la solde de Pékin. “Nous n'avons découvert aucune preuve irréfutable d'implication du gouvernement chinois” précise ASML. Dans ce cas-ci, Huawei n'est pas directement cité.
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Dans ce climat de suspicion, le ministère des Affaires étrangères a annoncé que “nous ne voulons pas être dépendants de la Chine concernant des technologies essentielles et les matériaux de pointe”. De leur côté, les services de renseignement estiment qu'il n'est “pas souhaitable que les Pays-Bas s'appuient sur du matériel ou des logiciels néerlandais d'entreprises de pays qui gèrent des programmes de cyber-programmes actifs”. Comme le soulignent nos confères des Echos, Huawei ne devrait donc pas prendre part au déploiement de la 5G aux Pays-Bas. Le gouvernement ne tardera plus à se prononcer sur la question.