Huawei remplace Windows 10 par Linux sur ses PC portables
Huawei vend désormais des PC portables sous Linux à la place de Windows 10. Exclu du marché américain sur décision de Donald Trump, le groupe chinois n'a en effet plus le droit de se servir de l'OS de Microsoft. La firme a donc décidé de miser sur Deepin, une distribution Linux réputée pour l'esthétique de son interface, pour équiper ses MateBook. Pour l'heure, ces MateBook sous Linux sont uniquement commercialisés en Chine.
Huawei commercialise des MateBook sous Linux sur la boutique chinoise en ligne de Vmall, rapportent nos confrères de Forbes. Sur le site de l'enseigne, les consommateurs qui résident en Chine continentale peuvent désormais commander le MateBook X Pro, le MateBook 13 et le MateBook 14 sous Linux. Les ordinateurs avec Linux sont proposés à un prix différent que leur variante sous Windows 10. Les MateBook 13 et 14 sont ainsi une trentaine d'euros moins chers. Par contre, le prix du X Pro grimpe de plus de 70 euros.
Huawei vend des MateBook sous Deepin Linux en Chine
Depuis le décret Trump promulgué en mai dernier, Huawei ne dispose plus de licence Windows. La firme n'est plus autorisée à commercialiser de nouveaux terminaux avec Windows 10. Les Etats-Unis n'ayant toujours pas levé les sanctions, Huawei a été obligé de reporter le lancement de son nouveau MateBook. Privé de Windows, mais aussi des puces Intel, le constructeur n'est pas en mesure de “fournir le PC”, assurait Richard Yu, PDG de la division consommateurs de Huawei, en juin 2019. Peu après, Huawei a même été contraint de mettre sur pause l'entièreté de sa division PC.
C'est pourquoi Huawei s'est tourné vers Deepin Linux, une distribution basée sur Debian, pour équiper ses MateBook. Développée par l’entreprise chinoise Wuhan Deepin Technology, cette distribution se distingue par son interface visuelle esthétique et son option Cloud Sync permettant de synchroniser des fichiers dans le nuage. Le système offre aussi une trentaine d'applications natives. Autrefois basé sur Ubuntu, Deepin Linux est entièrement open source. Le code source de la distribution est ainsi accessible à tout le monde sur Github.
En 2018, la distribution Deepin a été accusée de récolter les données personnelles de ses utilisateurs à leur insu. Cette année là, le Deepin Store, la boutique permettant d'installer des applications compatibles, a en effet envoyé des demandes non chiffrées à CNZZ, l'équivalent chinois de Google Analytics. On y trouvait notamment les user agent ou agent utilisateur de ses usagers. Il s'agit d'une poignée de données contenant la version de votre navigateur web ou de votre OS. Deepin s'est rapidement défendu en affirmant ne pas collecter de données personnelles des utilisateurs, mais simplement des “agents de navigation et des données de navigation inoffensifs”. Comme Huawei, Wuhan Deepin Technology est accusé d'être proche du gouvernement chinois. La firme a notamment passé plusieurs contrats avec l'armée populaire de Chine.
Huawei choisit Linux pour remplacer Windows 10 : Harmony OS n'est pas encore prêt ?
Huawei dispose pourtant d'une alternative maison à Windows 10 : Harmony OS. Il s'agit d'un OS multiplateforme théoriquement capable d'équiper des smartphones, des téléviseurs connectés, des montres ou des voitures. Visiblement, le système d'exploitation, en développement dans le plus grand secret depuis 2012, n'est pas encore prêt à remplacer Windows 10. Á terme, Huawei devrait pourtant commercialiser des MateBook sous Harmony OS, assurait récemment Peter Gauden, responsable produit à l’international chez Huawei.
La situation est la même du côté du mobile. Privé de licence Android, Huawei ne peut pas préinstaller les applications Google sur ses nouveaux smartphones, dont les Mate 30. Harmony OS n'étant pas encore prêt à remplacer Android (l'OS manque encore d'un véritable écosystème d'applications), le constructeur doit se rabattre sur AOSP, la version open source d'Android. Dès 2020, Huawei devrait lancer des smartphones avec Harmony OS si les sanctions américaines ne sont pas levées.
Source : Forbes