Huawei serait également privé de puces Intel, Qualcomm et Broadcom
Huawei commence à essuyer les conséquences des mesures protectionnistes de l'administration Trump contre les firmes étrangères. En plus de s'être vu retirer sa licence Android, Huawei ne pourrait plus se fournir en puces Intel, Qualcomm et Broadcom. D'autres firmes comme Infineon Technologies, ou encore Micron Technology et Western Digital auraient également dû rompre leurs liens commerciaux avec le constructeur chinois. Des fournisseurs européens pourraient également changer de ligne.
Les déboires de Huawei aux Etats-Unis prennent ce lundi une tournure particulièrement sombre. Non content d'empêcher la firme chinoise d'accéder au marché américain, les nouvelles mesures de la Maison Blanche obligent la firme à obtenir une autorisation pour conclure des accords avec des fournisseurs sur le territoire des Etats-Unis. Selon Bloomberg, Intel, Qualcomm et Broadcom – trois des plus importants fondeurs de la planète – coupent ainsi leurs ponts ce lundi 20 mai avec Huawei, avec effet immédiat.
Huawei est privé de technologie américaine
Micron Technology, Western Digital, et le fabriquant de puces allemand Infineon Technologies (qui a des filiales aux Etats-Unis) auraient pris la même décision selon une info du journal économique Nikkei. Jusqu'alors, Intel fournissait Huawei en CPU pour datacenters ainsi que pour ses ordinateurs grand public tel que le MateBook X Pro. La rupture des liens avec Qualcomm devrait être moins problématique, étant donné que la division mobile de Huawei s'appuie sur son propre fondeur, HiSilicon et ses SoC Kirin dont la réputation n'est plus à faire. Des puces qui se retrouvent aussi bien dans ses smartphones que ceux de sa filiale Honor.
Mais ce qui est plus surprenant – et inquiétant – pour Huawei, c'est la possible décision d'Infineon Technologies : l'entreprise est en effet basée en Europe, un marché sur lequel l'administration américaine n'a a priori pas de prise directe. La firme qui dispose d'une filiale aux Etats-Unis semble vouloir protéger son accès au marché américain. Nikkei explique : “Infinieon a décidé d'adopter une posture prudente et a arrêté les expéditions. Mais des réunions se tiendront cette semaine pour discuter de la situation et réaliser des évaluations”. Un autre fabriquant de puces européen, ST Microelectronics, serait en train de discuter lui aussi de l'avenir de ses relations commerciales avec Huawei.
Un handicap à même de freiner la croissance fulgurante de Huawei?
Or, il n'est pas impossible que l'on apprenne d'autres décisions de ce type dans les prochaines semaines. Microsoft pourrait par exemple être contraint de ne plus proposer de licences Windows sur les ordinateurs de la firme – à l'image de Google et Android. De quoi compliquer l'expansion internationale de Huawei, accusé depuis plusieurs mois de nuire aux intérêts américains – dans un contexte de guerre commerciale avec la Chine et de levée de barrières douanières.
Ces mauvaises nouvelles ne seraient néanmoins pas une surprise pour Huawei qui s'y préparait en coulisses depuis plusieurs semaines. Un autre article de Bloomberg nous apprend ainsi que le constructeur oeuvrait à se constituer des stocks stratégiques de puces américaines, depuis au moins trois mois. La firme développe également ses propres alternatives, y compris à Android et à Windows. Bien que la maitrise de quelque chose d'aussi compliqué qu'un système d'exploitation par la firme reste à démontrer dans un produit commercialisé.
Pensez-vous que ces annonces brutales peuvent écorner la capacité de Huawei à afficher une croissance annuelle à deux chiffres ? Partagez votre avis dans les commentaires.
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