Huawei, ou comment troller la Saint-Samsung…
Difficile d’y échapper si l’on s’intéresse un minimum à la téléphonie mobile: aujourd’hui, c’est ce que nous appelons dans notre jargon « la Saint-Samsung », le jour de l’annonce du nouveau flagship de la marque. Les plus perspicaces de nos lecteurs auront sûrement remarqué qu’il y a deux Saint-Samsung par an : la première à la fin de l’hiver, consacre le flagship de la série S tandis que la seconde, à la sortie de l’été, est désormais consacré au Galaxy Note.
On se souviendra sûrement que l’annonce du Galaxy Note 7 l’année dernière avait été pour le moins explosive, avec les conséquences que l’on sait pour la réputation de Samsung. Le constructeur a dû ramer une bonne partie de l’année pour essayer d’effacer le potentiel aspect « grenade incendiaire » de ses nouveaux smartphones. Le Note 8 annoncé aujourd’hui a l’air prometteur, même si son prix stratosphérique le destine a priori aux utilisateurs fortunés ou aux inconditionnels du crédit « 10 fois sans frais ». La populace devra se contenter des Galaxy A et d’une allumette en guise de stylet.
En photo, mieux vaut désormais être bi !
Le Note 8 signe l’arrivée de Samsung dans le monde merveilleux des smartphones à double objectif arrière. Les amateurs de belles images ne peuvent qu’en saliver d’avance, puisque la photographie fait partie des fonctions prioritaires pour le coréen. Normal : les acheteurs de smartphones haut de gamme accordent une importance particulière à cette fonction. toutefois, Samsung n’est pas le seul – loin de là – à accorder une telle importance à la qualité d’images. C’est justement ce rappelle Huawei avec un communiqué de presse trollesque, envoyé aux rédactions au moment où la conférence de presse de Samsung finissait. Petite provocation supplémentaire, le communiqué est orné d’un visuel de New York (lieu de l’évènement) où Huawei souhaite la bienvenue à Samsung dans le monde du double-objectif.
Mise au (double) point.
Dans ce communiqué, le chinois rappelle qu’il a été le premier à annoncer en 2016 un smartphone doté d’un appareil bi-objectif. Manifestement, un peu de recherche dans ses archives lui aurait rappelé que sa filiale Honor s’y était collé avec le 6 Plus en 2015. Sans grand succès, il est vrai, tant le concept restait à perfectionner. Mais depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et Huawei a eu l’excellente idée de s’allier au vénérable allemand Leica afin d’améliorer la qualité de ses modules photographiques.
En ce sens, le P9 peut effectivement être considéré comme le premier appareil bi-caméra destiné au grand public. Les Mate 9 et P10 qui lui ont succédé ont encore amélioré les choses, ce que le communiqué. Bref, Huawei replace les choses dans leur (relatif) contexte puis continue en affirmant à demi-mots que les utilisateurs peuvent s’attendre à de belles innovations en matière photographique. Nous n’en doutons pas, le chinois et l’allemand ayant eu la bonne idée de créer un laboratoire de R&D commun en Allemagne afin de mettre les bouchées doubles. Il vient en renfort du centre de recherche photographique de Huawei situé en France, à Sophia-Antipolis.
Pour l’instant, Samsung a beau jeu de vanter les mérites d’un appareil bi-objectifs que seule une poignée de happy fews a pu prendre en main lors de l’annonce. En revanche, Huawei a déjà montré son savoir-faire. Nous sommes impatiens et curieux de voir ce qu’il va concocter pour le Mate 10, dont l’annonce devrait avoir lieu cet automne.