Huawei : TSMC ne livrera plus de puces Kirin dès septembre, le début de la fin ?
TSMC le fabricant des puces Kirin annonce que sa relation avec Huawei cessera officiellement à compter du 14 septembre 2020. Le fondeur assure ne plus accepter de commandes depuis le 15 mai.
TSMC a annoncé officiellement la rupture de ses relations avec Huawei à compter du 14 septembre 2020. Le patron du fondeur Mark Liu explique dans une adresse aux investisseurs : “nous nous conformons complètement aux nouvelles régulations américaines. Nous n'avons pas accepté de nouvelles commandes de Huawei depuis le 15 mai“.
TSMC respecte les sanctions américaines contre Huawei
Il ajoute : “nous n'avons pas prévu de livrer des wafers à Huawei après le 14 septembre”. La décision du fondeur fait suite à la mise en place de nouvelles sanctions américaines particulièrement lourdes, et qui montrent la puissance extra-territoriale des récentes décisions américaines.
Selon les nouvelles règles, n'importe quelle entreprise utilisant des technologies ou des outils américains doivent obtenir une licence du Département du Commerce américain pour avoir le droit de livrer des produits ou services à Huawei. En l'occurrence, TSMC utilise des machines et des technologies tombant sous le coup des nouvelles règles.
En cas de non-respect, TSMC s'exposait vraisemblablement à des sanctions. Le fondeur pouvait même être perçu comme complice de Huawei et être ainsi lui aussi exclu des entreprises et du marché américain. Un jeu qui ne valait pas vraiment la chandelle, surtout quand on sait que TSMC compte parmi ses clients Apple, Nvidia ou encore AMD.
Ce qui lui permet de jouir, au passage de plus de 50% de parts de marché sur la fabrication de semi-conducteurs. La perte de Huawei ne semble d'ailleurs pas avoir vraiment d'impact sur les résultats financiers du fondeur. Celui-ci connaissait déjà depuis quelques années les plus forts taux de croissance du secteur.
Sur le 2e trimestre 2020, le chiffre d'affaires devrait progresser de près de 30% comparé au même trimestre l'année précédente. Pour Huawei, en revanche, la situation est plus compliquée. Mais pas nécessairement catastrophique dans l'immédiat. Le constructeur peut en effet encore compter pendant un certain temps sur ses stocks de composants.
L'après reste aussi ouvert qu'incertain : il semble compliqué pour Huawei de continuer d'utiliser des technologies ARM propriétaires. D'autant qu'il n'est plus possible de les graver avec les derniers nodes de gravure TSMC – pour l'instant la solution de secours chinoise, SMIC, ne propose que de la gravure en 14 nm alors que la norme est plutôt autour du 7 nm dans l'industrie mobile.
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Reste aussi l'option de redévelopper une architecture différente, comme pourquoi pas redonner un second souffle à OpenRISC. Néanmoins cette tâche promet d'être longue, et de reléguer pendant un certain temps les appareils qui l'utilisent à l'arrière-garde du marché.
Source : Nikkei