Huawei va bientôt perdre cet avantage qui lui permet de survivre face à l’embargo américain

Malgré l’embargo américain qui sévit à son encontre depuis 2019, Huawei a pu bénéficier d’une petite exception concernant les processeurs Intel et Qualcomm. Les deux entreprises ont en effet pu obtenir des licences exceptionnelles en 2020 les autorisant à vendre leurs composants au constructeur chinois. Mais cette licence arrive bientôt à expiration et ne sera probablement pas renouvelée.

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Crédit : 123rf

Officiellement, Huawei est sous embargo aux États-Unis, qui interdit aux entreprises du pays de vendre leurs produits et services au constructeur chinois. Depuis 2019, impossible donc pour Huawei de proposer Android et les services Google sur ses smartphones, ou d’équiper ses PC des processeurs dernier cri. Officiellement. Car en réalité, certaines entreprises américaines bénéficient d’un passe-droit depuis 2019.

Ces entreprises, ce sont notamment Qualcomm et Intel, à qui le gouvernement américain a accordé une dérogation en 2020 pour vendre leurs puces à Huawei. Une situation qui n’a évidemment pas plu à AMD, souffrant dès lors d’un lourd désavantage concurrentiel. Début 2021, l’entreprise demande alors une licence similaire à l’administration Biden. Elle ne l’obtiendra jamais, sans que l’on connaisse la véritable raison derrière ce refus.

Huawei ne pourra bientôt plus acheter des puces à Intel et Qualcomm

Ce favoritisme du gouvernement américain a eu un impact brutal sur le marché des composants. Une source proche du dossier révèle ainsi que Mediatek, principal concurrent de Qualcomm en Chine, a terriblement souffert de la perte de son chiffre d’affaires généré par Huawei, sans pour autant donner de chiffres précis. On sait, en revanche, à quel point la situation a profité à Intel sur le marché des PC portables.

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Depuis l’obtention de sa licence, Intel a vu ses parts de marché grimper de 52,9 % à 90,7 % sur les PC portables Huawei. De son côté, AMD déplore une chute drastique de 47,1 % à 9,3 % en seulement trois ans. Résultat : l’écart de chiffre d’affaires entre les deux entreprises de 512 millions de dollars. Huawei, quant à lui, profite largement de ce passe-droit accordé à Intel. Ses ventes de PC portables sont passées de 2,2 % en 2018 à 9,7 % en 2023, reprenant ainsi la 3e place du secteur en Chine à Dell.

Mais cet avantage touche désormais à sa fin. En effet, selon plusieurs sources de Reuters, la licence accordée à Intel et Qualcomm ne sera pas renouvelée en 2024. D’ici la fin de l’année, les deux constructeurs ne pourront donc plus vendre leurs processeurs à Huawei. Donald Trump avait par ailleurs tenté de révoquer cette dérogation peu de temps avant la fin de son mandat, sans succès.

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« La majorité des processeurs utilisés dans les PC portables de Huawei proviennent toujours d’Intel, de sorte que toute limitation supplémentaire rendrait l’offre de PC portables de Huawei assez difficile », explique Emma Xu, analyste au sein de la société d’études de marché Canalys, à Reuters. De son côté, Qualcomm révèle dans un document interne que l’entreprise prévoit de ne plus toucher de « revenus matériels de Huawei à l’avenir ».

La période de répit est donc bientôt terminée pour la firme de Shenzhen. Après la perte de ses derniers partenaires américains, celle-ci va devoir composer avec d’autres solutions pour se maintenir sur le marché des smartphones et du PC. Pour le premier, la transition est déjà en marche. Ces derniers mois, plusieurs sources ont fait savoir que Huawei a massivement investi dans des start-up chinoises qui pourront le fournir en processeurs 5G — ce que les pousses Qualcomm ne lui permettaient d’ailleurs pas de faire.

Source : Reuters 


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