IA : Google paye des éditeurs pour écrire des articles avec une intelligence artificielle

Google a créé une intelligence artificielle capable de rédiger des articles journalistiques. Des éditeurs sont payés pour tester l'IA avec pour obligation de publier ce qu'elle écrit chaque jour.

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Crédit : 123RF

Quand les intelligences artificielles génératives ont fait leur apparition, plusieurs professionnels se sont sentis en danger. Si votre métier est d'écrire par exemple, ChatGPT le fait assez bien, voire très bien selon le cas. La crainte était justifiée pour certains journalistes qui se sont vus remplacés par l'IA. Et sans même parler de licenciement, des rédactions ont recours à cette technologie pour publier des articles parfois sans prévenir les lecteurs. Même le journal télévisé s'y met avec des avatars numériques plus vrais que nature.

Parmi les outils disponibles, il y a en a un qui est actuellement en phase de test. Google en est à l'origine et a contacté des éditeurs afin de leur demander d'utiliser l'IA moyennant finances. Selon les informations de Adweek, les participants reçoivent chaque mois une somme non précisée atteignant 5 chiffres à l'année. En contrepartie, ils doivent se servir de l'IA pour publier 3 articles par jour, une newsletter par semaine et une campagne marketing par mois. Les éditeurs n'ont pas l'obligation de prévenir que ces contenus ont été générés par un programme.

Google teste une IA capable d'écrire des articles journalistiques en payant des éditeurs

D'abord, les éditeurs créent une liste de sites Web qui produisent régulièrement des articles ou des rapports relatifs à leur lectorat. Ces sources ne sont pas prévenues et aucune autorisation n'est demandée. Ensuite, chaque fois qu'un des sites publie quelque chose, l'intelligence artificielle de Google le récupère et l'affiche sur un tableau de bord. L'éditeur peut alors demander à l'IA d'en faire un résumé et d'en changer le style pour que cela ressemble à un article journalistique.

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Le résultat indique par un code couleur les similitudes avec l'original : jaune quand la phrase est reprise presque mot pour mot, bleue quand elle l'est un peu moins et rouge quand les ressemblances sont lointaines. Un humain relit le tout et le publie après d'éventuelles ajustements. Pour Jason Kint, PDG de Digital Content Next, cette IA est dangereuse et représente un manque à gagner pour les sources servant de référence : “il est difficile de prétendre que voler le travail des gens soutient la mission du journalisme“.

Un porte-parole de Google s'en défend. “Cette idée selon laquelle cet outil serait utilisé pour republier le travail d’autres médias est inexacte. L’outil expérimental est conçu […] pour aider les petits éditeurs locaux à produire un journalisme de haute qualité en utilisant du contenu factuel provenant de sources de données publiques, comme le bureau d’information publique d’un gouvernement local ou l’autorité sanitaire“. La firme rappelle aussi que son IA “ne peut pas remplacer le rôle essentiel des journalistes“. L'avenir le dira.


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