Indika est sans conteste le jeu vidéo le plus étrange du moment, pourquoi vous devez absolument y jouer
- Une proposition unique en son genre
- Des dialogues finement écrits et extrêmement bien joués
- Une durée de vie qui ne s'étale pas trop en longueur
- Un mystère qui tient en haleine durant tout le jeu
- Des décors et une ambiance à couper le souffle
- Une direction artistique inégale sur certains niveaux
- Un gameplay pas toujours très intéressant
- Une intro trop forte pour son propre bien
Indika est un jeu vidéo profondément atypique qui ne vous quittera jamais vraiment après l’avoir fini. Nous avons pu le tester, on vous explique pourquoi il ne faut pas passer à côté.
L’époque où le jeu vidéo proposait quasi uniquement, à quelques exceptions près, d’incarner des hommes dans leur trentaine semble désormais loin derrière nous. Si, dans les faits, celle-ci remonte à seulement quelques années, l’industrie a grandement évolué depuis. On ne s’en plaindra pas : sans cette évolution, l’un des meilleurs jeux de 2024 n’aurait probablement jamais vu le jour.
Vous l’avez probablement vu passer au moins une fois cette semaine sur les réseaux sociaux. Indika fait beaucoup parler de lui. Et pour cause : sa proposition est extrêmement originale. Rangez vos armes et votre besoin irrépressible de sauver le monde. Dans Indika, vous incarnez une nonne russe à la fin du XIXe siècle. Ah, et vous entendez la voix du diable dans votre tête, aussi.
Indika est sûrement le jeu vidéo le plus original de 2024
Commençons par l’histoire. Le jeu débute par une crise de panique d’Indika — qui est donc également le nom de votre personnage — en pleine prière. Vous comprenez vite que ces crises sont fréquentes et qu’elles valent à la nonne une très mauvaise réputation auprès des autres pensionnaires du monastère. C’est bien simple : tout le monde vous déteste. Qui aurait pu croire que discuter directement avec le diable serait mal vu ?
Malheureusement, la situation ne va pas en s’arrangeant pour Indika, qui est victime d’une nouvelle hallucination, perturbant le calme du lieu. On lui confie alors une mission : délivrer une lettre en dehors du monastère. Votre aventure débute ici, ou plutôt quelques instants plus tard, lorsque vous ferez la rencontre d’Ilya, un ancien prisonnier récemment évadé. Rapidement, celui-ci vous révèle qu’il discute régulièrement avec Dieu lui-même. Le hasard fait bien les choses.
Nous n’irons pas plus loin afin d’éviter les spoilers. Vous aurez cependant certainement cerné les thématiques abordées par Indika, ainsi que ses inspirations. Difficile en effet de ne pas penser à Hellblade : Senua’s Sacrifice — dont la suite sortira cette année — avec son propos sur la santé mentale et la manière dont celle-ci est appréhendée par son entourage. De même, à partir de la rencontre avec Ilya, le jeu prend des airs de The Last of Us, lorsque les deux personnages s’engouffrent dans de longues discussions qui vont peu à peu faire changer leur vision du monde.
Puis, bien entendu, il va beaucoup être question de religion. De christianisme orthodoxe pour être plus précis, mais si cela importe finalement peu. Puisque c’est plutôt la foi de ses personnages qu’Indika vient ici questionner. À plusieurs reprises, la nonne va exposer les conflits et paradoxes entre son éducation, sa philosophie et ce que la religion lui a enseigné. Ironie du sort, Ilya, que la vie n’a pourtant pas épargné reste inébranlable pendant presque toute la durée du jeu. Il craque tout de même de temps en temps, sinon ce ne serait pas drôle.
Aucun jeu n’a la même ambiance qu’Indika
Dès lors, il se dégage une atmosphère profondément atypique de ce jeu. La proposition initiale aide certes beaucoup : on vous met au défi de citer un autre jeu qui vous fait incarner un personnage similaire à Indika. Mais celle-ci est appuyée par des décors parfois somptueux, souvent austères où l’on a bien du mal à trouver une once de couleur. En outre, et sans trop en dire, ces derniers seront votre principal indicateur de l’état psychologique d’Indika.
Comme expliqué plus haut, la véritable force du jeu est la relation entre ses deux personnages principaux, qui n’aura de cesse d’évoluer durant toute l’aventure. Viendra forcément le moment où vous vous demanderez lequel des deux est le plus souffrant mentalement. Car si Indika n’est pas en reste sur la question, c’est bien son comparse qui l’entraîne dans un périple qui n’a, finalement, pas le moindre sens.
Indika a par ailleurs la marque des grands jeux, ceux qui transmettent leurs messages et leurs émotions via leur gameplay. Là encore, difficile de trop en dire sans trop vous spoiler, car la découverte des différentes mécaniques font partie intégrante du plaisir de jeu. Disons simplement qu’il existe dans ce jeu un bouton pour prier et que cela n’a rien d’un gimmick. Dans Indika, la prière peut littéralement vous aider à passer des niveaux.
En vérité, cela vaut pour toutes les mécaniques que vous rencontrerez. Si le gameplay n’est pas incroyablement riche, il se renouvelle en permanence, avec chaque fois une signification bien particulière sur la psyché d’Indika. Pas convaincu ? Sachez également qu’un passage vous demandera de slalomer entre des carcasses de poisson au-dessus d’un brasier géant.
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Il a bien quelques défauts ce jeu, non ?
Oui. Il faut malheureusement admettre qu’Indika souffre légèrement de sa communication, certes très efficace mais qui, en réalité, se concentre surtout sur la première heure de jeu. C’est un choix parfaitement compréhensible, puisque cette dernière frôle la perfection. Néanmoins, le soufflet retombe forcément ensuite, et il faudra s’accrocher pour y trouver un autre plaisir.
De plus, il est important de savoir où l’on met les pieds. Pour commencer, Indika n’est pas un jeu pour tout le monde. Si les questions sur la santé mentale, la religion, ou encore la nudité vous mettent mal à l’aise, passez votre chemin. Inutile également de préciser qu’il n’est pas conseillé de jouer devant es enfants.
De même, le gameplay d’Indika n’est pas des plus palpitants. On est loin d’une proposition aussi radicale qu’un walking simulator par exemple, mais là encore, le jeu ne s’adresse pas aux joueurs recherchant avant tout des jeux nerveux aux défis relevés. Ces derniers points ne constituent pas des défauts à proprement parlé et sont au contraire le résultat d’une proposition forte, qui émerveillera les joueurs réceptifs et laissera indifférents les autres.
Vous hésitez encore ? Voici 5 raisons de jouer à Indika :
- Il vous occupera le temps d’un week-end (environ 4 heures)
- Vous vous poserez des questions que vous ne vous êtes jamais posées devant un jeu vidéo
- Vous aimez les œuvres qui ne livrent pas toutes les réponses
- Vous aimez le pixel art (on ne vous en dira pas plus)
- Vous cherchez un jeu qui va vous surprendre
Indika n’est pas pour tout le monde et c’est sans doute sa plus grande force. Sans jamais vraiment tomber dans la radicalité, le jeu parvient à proposer une expérience unique qui ne vous quittera pas de sitôt. Malgré quelques faiblesses çà et là, on retiendra avant tout son histoire et sa mise en scène, qui apportent un véritable vent de fraîcheur sur une industrie parfois trop sclérosée.
- Une proposition unique en son genre
- Des dialogues finement écrits et extrêmement bien joués
- Une durée de vie qui ne s'étale pas trop en longueur
- Un mystère qui tient en haleine durant tout le jeu
- Des décors et une ambiance à couper le souffle
- Une direction artistique inégale sur certains niveaux
- Un gameplay pas toujours très intéressant
- Une intro trop forte pour son propre bien