Intel justifie les performances décevantes de ses processeurs Arrow Lake et annonce des correctifs

Les performances des processeurs Intel Core Ultra 200S Arrow Lake sont inférieures aux prévisions, mais le fabricant se veut rassurant et affirme que plusieurs problèmes ont déjà été identifiés et corrigés. 

Crédit : Intel

Lancés en octobre dernier, les processeurs Intel Core Ultra 200S de la génération Arrow Lake affichent des performances très décevantes. Selon plusieurs tests, un Core Ultra 9 285K s'en sort par exemple moins bien qu'un i9 14900K Raptor Lake dans la plupart des scénarios gaming.

Pour répondre aux critiques, Intel a publié un long article sur son site officiel, admettant des problèmes de performances sur ses derniers CPU, expliquant leur origine, et annonçant que le déploiement de plusieurs correctifs était déjà en cours. L'entreprise promet que ces mises à jour vont apporter “une amélioration significative des performances” pour octroyer aux utilisateurs “l'expérience complète prévue”.

Jusqu'à 30 % de baisse des performances à cause de l'absence du package PPM

Intel a identifié cinq soucis pour expliquer les performances en deçà de ses processeurs Arrow Lake. Le premier est le manque d'un package de provisionnement PPM (Processor Power Management) dans Windows pour ses nouveaux CPU. L'absence de ce composant a provoqué des soucis tels que : “comportements inhabituels de planification du processeur ; augmentation artificielle des performances lorsque les cœurs sont désactivés ou affinés manuellement ; variation élevée d'une exécution à l'autre dans les tests de performance ; scores ou performances monothread réduits ; pics de latence DRAM intermittents ; et différences de performances inexpliquées entre Windows 11 23H2 et 24H2”.

Ce seul aspect peut causer entre 6 à 30 % de baisse de performances, en fonction de la charge de travail et des problèmes parallèles présents dans le système. Il concernait notamment les testeurs qui ont reçu les produits en avance, le package PPM ayant été prêt à temps pour la commercialisation auprès du grand public.

Crédit : Intel

La deuxième cause de cette situation est que l'Intel Application Performance Optimizer (APO) n'a pas pu s'exécuter. Elle découle du premier problème relevé, puisque l'APO a échoué à fonctionner à cause de l'absence d'Intel PPM. L'APO est une fonctionnalité logicielle qui “optimise la planification des threads en temps réel dans le jeu et le système d'exploitation pour améliorer les performances“, fait savoir Intel. Sans APO, les performances en jeu déclinent entre 2 et 14 % selon le titre et les autres problèmes qui touchent la machine.

L'installation de la version Windows 11 26100.2161 (mise à jour KB5044384) ou ultérieure permet de résoudre ces deux erreurs.

Le troisième point est relatif à un problème connu dont nous vous avons déjà parlé : le logiciel Easy Anti-Cheat d'Epic Games, qui provoque des écrans bleus quand on lance un jeu, et qui a forcé Microsoft à bloquer Windows 11 24 H2 sur certains systèmes. Ici, la nouvelle génération de CPU Intel n'est pas la seule à être concernée. Un correctif est déjà disponible, mais il incombe aux éditeurs des jeux de l'appliquer à leurs titres, patience donc si votre jeu continue de planter.

PCIe Resizable BAR et Intel APO n'ont pas d'impact sur les performances

Quatrième question soulevée par Intel, celle des paramètres de performances mal configurés dans le BIOS. Certaines fonctionnalités de micrologiciel améliorent les performances en jeu, mais dépendent des modules du BIOS. Nous pouvons citer PCIe Resizable BAR et Intel APO, entre autres paramètres. “Intel a constaté qu'un ou plusieurs de ces paramètres VIP n'étaient pas systématiquement basculés vers l'état le plus performant si l'utilisateur rétablissait les paramètres par défaut du BIOS au cours de la période d'évaluation”, explique la société.

Conséquence, on pouvait constater une latence de mémoire anormalement élevée, environ 1,5 à 2 fois supérieure à ce qui était attendu, ainsi que l'absence d'amélioration des performances pour les jeux qui bénéficient de PCIe Resizable BAR et d'Intel APO, représentant un coût de performances estimé à entre 2 à 14 % selon l'application et les paramètres du BIOS. Une mise à jour du BIOS de votre carte mère permet de se débarrasser de tout cela.

Enfin, Intel évoque la cinquième catégorie de défauts repérés pour les Core Ultra 200S. Le groupe admet qu'une “petite sélection d'optimisations de performances qui ont été récemment développées ou qui n'étaient pas prêtes pour les images du BIOS de la carte mère publiées jusqu'à présent” manquent encore à l'appel. Ces améliorations vont arriver via une nouvelle image du micrologiciel, qui est actuellement en cours de validation. Celle-ci sera distribuée lors de la première quinzaine de janvier 2025, communique Intel, qui précise que la disponibilité exacte pourra dépendre du modèle de votre carte mère.

“Intel a mis en œuvre une sélection de nouvelles pratiques, politiques et procédures qui empêcheront ces problèmes (ou des problèmes similaires) de se reproduire”, nous promet-on. Entre Intel et ses CPU d'un côté et Microsoft et ses mises à jour Windows bancales de l'autre, la période n'est pas aux réjouissances pour les utilisateurs.

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