Interdire le simlockage des smartphones n’est “pas nécessaire” selon le gouvernement

Le “simlockage” sera-t-il interdit dans les mois à venir ? Non, répond le gouvernement qui estime qu'interdire le simlockage des smartphones aux opérateurs n'est “pas nécessaire”. Les règles déjà en vigueur sont suffisantes selon lui. Explications. 

Comme le signalent nos confères de NextInpact, une parlementaire a soulevé un sujet qui préoccupe bien souvent les utilisateurs de smartphones et de téléphones mobiles en général, celui du simlockage des terminaux par les opérateurs. Pour ceux qui ne le sauraient pas, ce procédé consiste à verrouiller un terminal pour qu'il ne puisse accueillir que des cartes SIM d'un opérateur bien précis.

Pour faire simple, si vous achetez votre smartphone chez Orange avec un abonnement Orange, alors votre mobile est bloqué et ne peut accueillir que des cartes SIM Orange. Tous les opérateurs ont cette pratique excepté Free Mobile qui propose uniquement des forfaits sans engagement et SFR depuis peu.

Cette pratique a été mise en place par les opérateurs pour garder les abonnés dans leurs rangs et surtout pour proposer des mobiles à des prix très compétitifs. Le client paie par exemple un Galaxy S7 250 euros le jour de son achat, puis chaque mois une partie de son abonnement est dédiée au paiement du mobile dont la valeur est comprise entre 700 et 800 euros.

Seul bémol pour le consommateur, il est engagé et doit donc s'acquitter de son forfait sur 12 ou 24 mois. Et s'il veut changer de crèmerie, il devra non seulement payer le restant dû du forfait et du mobile mais également faire débloquer son smartphone.

Cette procédure de déblocage a été dénoncée par la députée Catherine Beaubatie. Elle estime que ce processus de déblocage est contraignant et qu'il freine les clients dans leur démarche. Et finalement cela a un impact sur le jeu de la concurrence.

[Ce procédé est] de nature à décourager les clients les moins technophiles de changer d'opérateur ou à les inciter à racheter un nouvel appareil, lui aussi souvent verrouillé. – Catherine Beaubatie, députée –

Pas d'interdiction de simlockage pour les opérateurs

Elle a donc interpellé la secrétaire d'Etat au Commerce afin de faire interdire le simlockage des terminaux vendus par les opérateurs. L'abonnement engageant suffit amplement à retenir les clients, pas besoin de verrouiller les appareils. Elle a exactement demandé à “restreindre le verrouillage des téléphones portables par les opérateurs”.

Mais la secrétaire d'Etat au Commerce n'est pas de cet avis. Elle soutient qu'il faut conserver le verrouillage des terminaux pour combattre la fraude. Et pour appuyer ses propos, elle n'hésite pas à s'appuyer sur un rapport du Conseil général de l'économie, de l'industrie, de l'énergie et des technologies qui n'a jamais été rendu public.

Le message est clair : “l'abandon de la pratique du verrouillage des téléphones portables par les opérateurs [n'est] pas nécessaire”. Martine Pinville, secrétaire d'Etat au Commerce ajoute :

Le rapport constate que la pratique qui a fait l'objet de nombreuses critiques de la part des consommateurs qui ne pouvaient obtenir des opérateurs les codes pour déverrouiller leur appareil ne semble (…) plus susciter de difficulté particulière, sauf exception.

Enfin, la représentante du gouvernement s'est félicitée de la “réduction du délai d'obtention du déverrouillage” et des “amélioration en termes d'information des consommateurs sur le mode d'emploi du déverrouillage”.

Une sage décision du gouvernement ?

Si en tant que consommateur nous aurions forcément tendance à vouloir un déblocage par défaut des smartphones vendus par les opérateurs, les arguments de la secrétaire d'Etat au Commerce sont pertinents. Il s'agit en fait d'avoir une vue d'ensemble. Et malheureusement, certains consommateurs fraudent et les opérateurs doivent prendre des mesures pour tous.

Par ailleurs, en 2011, les conditions de désimlockage se sont grandement assouplies. Les opérateurs se sont en effet engagés il y a cinq ans, à déverrouiller gratuitement les téléphones portables qu'ils vendaient au bout d'une période de trois à partir de la souscription contre six mois auparavant.

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