Internet a changé en 2024 et les bots d’entraînement des IA commencent à créer des problèmes

Cloudflare, acteur clé de l’infrastructure web, vient de publier son rapport annuel sur les grandes tendances numériques. Entre l’essor des bots d’intelligence artificielle et l’évolution des protocoles de connexion, ce bilan de 2024 dresse un portrait détaillé d’un internet en constante mutation.

Crédit photo : 123rf

Cloudflare, spécialiste de la sécurité et de l’optimisation du web, s’impose comme un observateur incontournable des tendances numériques. En juillet 2024, la société avait déjà alerté sur des problématiques majeures, notamment un trafic malveillant représentant 7 % des échanges globaux et une recrudescence des attaques DDoS, comme celles ayant visé des sites gouvernementaux français. Aujourd’hui, avec son rapport annuel de fin d’année, l'entreprise offre un panorama plus large : une augmentation de 17,2 % du trafic internet mondial, des bots IA omniprésents et une sécurité toujours au centre des préoccupations.

Parmi les informations les plus importantes dans ce rapport, le rôle croissant des bots d’intelligence artificielle dans le trafic web. Ces derniers, comme ClaudeBot, GPTBot ou Bytespider, collectent des données en scannant le web pour entraîner des IA. En 2024, “facebookexternalhit” de Facebook, a généré 27,16 % du trafic lié aux bots, suivi de Bytespider (23,35 %) et ClaudeBot (8,06 %). Si certains sont transparents sur leurs activités, d’autres suscitent des interrogations sur leur respect des règles de collecte de données.

Les bots IA transforment le trafic internet en 2024

Le rapport montre des tendances variées selon les bots. Bytespider, lié à ByteDance – la société mère de Tiktok -, a vu son activité chuter de 80 % au cours de l’année, tandis que ClaudeBot, de Claude AI, a connu un pic en milieu d’année avant de se stabiliser. GPTBot, utilisé par OpenAI, est resté constant. Ces outils jouent un rôle clé dans l’entraînement des modèles d’intelligence artificielle, mais posent des défis aux opérateurs web, notamment à cause du volume important de requêtes qu’ils génèrent et du manque de transparence sur leurs activités. Cloudflare continue de surveiller leur impact sur les infrastructures, en particulier pour éviter des saturations ou des abus.

Le rapport souligne aussi des changements importants dans la manière dont nous utilisons Internet. Par exemple, un nouveau protocole, appelé HTTP/3, est utilisé pour rendre les connexions plus rapides et plus sûres, mais près de 30 % des connexions s’appuient encore sur des technologies plus anciennes, comme HTTP/1. La sécurité reste également un sujet central : cette année, 4,3 % des e-mails analysés contenaient des liens frauduleux ou des expéditeurs trompeurs.

Enfin, Cloudflare a enregistré 225 grandes coupures d’Internet à travers le monde, causées par des pannes techniques, des cyberattaques ou même des décisions gouvernementales. Ces interruptions montrent que l’infrastructure numérique est encore fragile dans de nombreuses régions.

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