Test de l’iPhone 8 Plus : le verre est dans la Pomme
- Performances globales
- Ergonomie
- Qualité de l'écran
- Qualité des photos produites
- Captation 4K 60 im/s
- Charge par induction
- Impossible d'étendre la mémoire de stockage
- Bloc secteur fourni inadapté à la charge rapide
- Prix élevé
- Nouveaux modes portrait non finalisés
Qu’on l’adore ou qu’on la déteste, il est incontestable qu’Apple est une société qui innove (même si elle “recycle” parfois les idées des autres). Les nouveautés proposées sont parfois bonnes, parfois plus sujettes à discussion. Normal, il en va de même pour tous les constructeurs hi-tech. Alors que l'iPhone X était très attendu, l'iPhone 8 et l'iPhone 8 Plus semblent susciter moins d'intérêt. À juste titre ? Réponse dans notre test complet.
Le produit testé ici est un modèle commercial acheté chez Bouygues télécom.
L’annonce des nouveaux iPhone rentre bien entendu dans la lignée des innovations, mais pas forcément comme on pourrait le penser. Cette année, ce ne sont pas vraiment les caractéristiques techniques qui ont surpris (tout était déjà sur le Net depuis des semaines), mais la disponibilité.
Si les iPhone 8 et 8 Plus ont bien été commercialisés quelques jours après le traditionnel keynote de septembre, Tim Cook, le big boss de la Pomme, a annoncé que le très attendu iPhone X serait disponible début novembre en quantités (très) limitées. Peut-on tout de même craquer pour l'iPhone 8 Plus ? Pour le savoir, nous l'avons passé au crible.
Design
Vous attendiez une rupture totale côté design ? Funeste erreur. À première vue, l’iPhone 8 Plus est identique à son prédécesseur. Mais à y regarder de plus près, on découvre quelques différences. Pas vraiment au niveau des dimensions puisqu’elles sont quasiment identiques à quelques dixièmes de millimètres près : 158,4 x 78,1 x 7,5 mm contre 158,2 x 77,9 x 7,3 mm pour l’iPhone 7 Plus.
Une coque conçue pour celui-ci va comme un gant au nouveau venu, Apple ayant eu la bonne idée de conserver le même placement des commandes et du connecteur Lightning. Petite différence au niveau du poids, en revanche, puisque l’iPhone 8 Plus pèse 202 grammes, soit 14 grammes de plus que son prédécesseur. Comme on pouvait le supposer, le jack audio ne fait pas ici son retour, Apple l’ayant définitivement envoyé six pieds sous terre (pour les smartphones au moins, les MacBook faisant encore un peu de résistance).
En fait, la différence de design la plus visible se situe sans doute possible au dos du smartphone, entièrement fait de verre. Au-delà de l’aspect esthétique, l’abandon de l’aluminium cher au constructeur depuis quelques générations se justifie par l’apparition de la recharge par induction : nous y reviendrons plus loin, dans la partie où nous discuterons de l’autonomie.
Pour l’instant, on précisera que le verre utilisé est vanté comme étant ultra-résistant tandis que le pourtour en métal est réalisé en un alliage d’aluminium qualité aérospatiale 7000. On a cherché ce que cela voulait dire : sans vouloir rentrer dans des explications techniques complexes, l’aluminium de type 7000 est assez résistant pour ne pas s’abîmer trop rapidement et renforce notablement la structure du châssis de l’iPhone.
Bref, pas de différence majeure à se mettre sous la dent : pour cela il faudra attendre l’iPhone X. En attendant, les constructeurs se réjouissent de ne pas avoir à repenser toute leur gamme de coques et supports pour le nouveau venu : un simple autocollant indiquant la compatibilité avec l’iPhone 8 Plus étant pour l’instant suffisant. Cela mettra aussi un peu de baume au cœur des utilisateurs d’un iPhone 7 Plus souhaitant investir dans le 8 Plus : ils n’auront pas non plus à dépenser quelques dizaines d’euros supplémentaires.
La face avant est dotée d’un bouton “Home” (ou plus exactement d’une zone gravée dans le verre le simulant) faisant aussi office de lecteur d’empreintes digitales, d’une caméra, d’un écouteur et bien sûr d’un écran. La base de l’appareil abrite le port Lightning et deux haut-parleurs.
Enfin, le contrôle du volume est situé sur le flanc gauche, juste en dessous du commutateur de mode silencieux, la touche de mise en marche leur faisant face sur le flanc opposé. Apple annonce une conformité de l’iPhone 8 Plus à la certification IP67. Il est donc résistant aux poussières et à une immersion jusqu’à un mètre de profondeur pendant une durée de 30 minutes.
Fiche technique
Désignation | iPhone 8 Plus |
---|---|
Ecran | 5,5” Retina HD Display (1920×1080 pxls, 401 ppp), contraste 1300:1 |
Processeur | A11 Bionic |
Puce graphique (GPU) | Apple GPU |
Mémoire vive | 3 Go de RAM LPDDR4 |
Stockage interne | 256 Go (modèle testé) |
Micro SD | non |
Appareil photo arrière | 12 Mpxl 28 mm f/1,8 + 12 Mpxl 56 mm f/2,4 |
Appareil photo avant | 7 Mpxl f/2,2 |
Réseau | 4G LTE Cat. 12 |
Réseaux / connexions | Wi-Fi 802.11 a/b/g/n/ac, Bluetooth 5.0, NFC |
Ports | Connecteur Lightning |
Capteurs | Lecteur d'empreintes, accéléromètre, gyroscope, détecteur de proximité, compas, baromètre |
Autonomie | 2691 mAh / charge rapide / charge à induction |
Résistance à l’eau | IP67 (résistance aux poussières microscopiques et à une immersion jusqu'à un mètre pendant 30 minutes) |
Coloris | Gris sidéral, argent, or |
Dimensions | 158,4 x 78,1 x 7,5 mm |
Poids | 202 grammes |
OS | iOS 11.0.2 |
DAS | 0,99 Watt/kg |
Apple a toujours été réfractaire à l'ajout de carte SD : il n'est donc pas possible d'étendre la capacité stockage de l'iPhone 8 Plus. Pour le reste, pas de grosse surprise à l'horizon, si ce n'est la quantité de mémoire vive : vu la réactivité du smartphone, on s'attendait à plus. Au passage, on aurait apprécié une batterie un peu plus conséquente, quitte à épaissir un peu l'engin.
Ecran
L’écran est constitué d’une dalle LCD à technologie IPS de 5,5 pouces occupant un peu plus de 67 % de la face avant. Il affiche 1080 x 1920 pixels, soit une définition de 401 ppp). Cela peut sembler peu par rapport aux canons actuels, certains smartphones Android bénéficiant d’une définition 4K.
La Full HD de l’écran Retina (dénomination commerciale choisie par Apple) est plus que largement suffisante en usage courant afin d’offrir une image dont les points sont invisibles à l’œil nu. Bien sûr, les amateurs de réalité virtuelle risquent d’être un peu déçus lorsqu’ils glisseront la bête dans un casque afin de visualiser un jeu ou une vidéo, mais reconnaissons que ce type d’utilisation reste encore très marginale.
L’un des points forts de l’écran est sans aucun doute la qualité de l’image qu’il produit. Apple a étendu l’usage du profil colorimétrique P3 (utilisé par les pros de la vidéo) à l’écran de l’iPhone 8. Celui-ci, déjà pris en charge par les iMac 5K et les iPad Pro, autorise une reproduction plus fidèle les couleurs.
La technologie True Tone, jusqu’ici réservée aux iPad Pro, est elle aussi implémentée et ajuste la balance de blancs de l’image en fonction de la luminosité ambiante. Si certains photographes professionnels crient à l’hérésie, les utilisateurs “normaux” apprécient d’avoir accès à une image de bonne qualité, quelles que soient les conditions de visualisation.
Faut-il le préciser, l’écran est tactile multipoints et supporte “Force Touch” afin de différencier les niveaux de pression qu’on lui applique. L’accumulation de ces technologies est une bénédiction : l’image est belle, l’interaction avec l’interface fluide et True Tone apporte une incontestable valeur ajoutée à l’iPhone. Pour un peu, on en oublierait presque qu’il ne s’agit pas d’une dalle OLED : c’est dire !
Performances
Chaque nouvelle génération d’iPhone a le droit à une nouvelle puce maison. L’iPhone 8 Plus est donc doté de l'A11 Bionic, conçu par les ingénieurs d'Apple. Comment cela, Bionic ? Comme Steve Austin, héros de “The Six Million Dollar Man” (L'Homme qui valait 3 milliards), une des séries vedette des années 80 ? Pas vraiment en fait.
Si le malheureux Steve était affublé de prothèses électroniques remplaçant des organes perdus lors d’un tragique accident, la réalité de l’iPhone 8 Plus est toute autre. Renseignements pris, le qualificatif Bionic a été choisi car il était “cool” (on n’invente rien).
Va donc pour l’A11 Bionic, donc. Celui-ci embarque un processeur graphique à trois cœurs, un processeur hexacœur (deux à haute puissance pour les tâches nécessitant des calculs intensifs et quatre moins puissants, mais plus économes en énergie), un coprocesseur de mouvements M11 (traitement des signaux des capteurs environnementaux), un processeur d’images (traitement des signaux photo/vidéo) et un NPU.
L’ensemble est gravé en technologie 10 nm, ce qui permet de réduire sa taille (la puce de silicium affiche une surfacer inférieure de 41 % par rapport à l’A10 équipant les iPhone 7) et bien sûr sa consommation électrique.
Attendez un peu, y’a rien qui vous étonne, là ? Qu’est-ce donc que ce NPU mentionné un peu plus haut ? Cet acronyme signifie Neural Processor Unit (soit processeur neuronal). Il s’agit en fait d’une puce optimisée pour les tâches liées à l’intelligence artificielle. S'il est pleinement exploité par l’iPhone X et sa flopée de capteurs, le NPU n’est pas ici sans intérêt. Il donnera un coup de main pour les applications de réalité augmentée, la photographie et pour Siri, l’assistant personnel made in Apple.
L’A11 Bionic est très impressionnant par ses caractéristiques techniques et pour ces performances. D’après nos tests, benchmark AnTuTu le gratifie d’un score dépassant allègrement les 216 000 points, faisant de l’iPhone 8 Plus le smartphone le plus puissant – et de loin – du moment !
À titre de comparaison le OnePlus 5, jusqu’ici champion toutes catégories, atteignait 181 000 points. Il se fait donc rétamer en beauté par l’iPhone d’Apple. Si le potentiel est bien là, il reste aux développeurs à inventer des applications utiles tirant parti de cette phénoménale puissance de feu. On a hâte de voir cela !
L’interface utilisateur d’iOS 11 est un peu comme les épinards : on aime du premier coup ou on ne s’y fait jamais. Quoi qu’il en soit, elle est d’une grand fluidité sur l’iPhone 8 Plus et agréable à utiliser, même si elle souffre encore de quelques bugs plus ou moins gênants.
Citons par exemple l’incompréhensible ralentissement lors de la saisie de texte ou l’affichage qui fait parfois des siennes (superposition des pages d’icônes et des widgets). On sera aussi énervé par la disparition sporadique des photos dans les messages envoyés, celles-ci réapparaissant quand bon leur semble. Apple est au courant de ces problèmes et travaille sur des solutions. En attendant, mieux vaudra opter pour un clavier tiers comme celui de Swift pour palier la lenteur d’affichage du texte saisi.
Audio
Évacuons tout de suite la question qui fâche : oui, l’iPhone 8 Plus est dépourvu de jack audio. Oui, cela ne nous gêne pas le moins du monde, l’époque étant désormais au sans-fil. Nous ne vous cacherons pas qu’il y a débat au sein de la Rédaction sur ce sujet… Certes, la qualité audio n’est pas toujours équivalente à celle d’un bon vieux casque filaire, mais est-ce véritablement un problème pour écouter de la musique diffusée depuis Spotify, Apple Music ou Deezer ? Nous ne le pensons pas.
Et de toute façon, l’intégration de Bluetooth 5 devrait résoudre le problème en autorisant une qualité CD à condition d’avoir un casque compatible. Les adeptes du câble pourront toujours se rabattre sur les Earbuds Lightning ou utiliser l’adapteur Lightning-jack, tous deux fournis avec l’appareil.
Cela dit, on regrettera qu’Apple ne fasse pas preuve de plus de générosité — et aille ainsi au bout de sa logique — en fournissant des AirPods avec sa nouvelle génération de smartphones. Mais il n’y a malheureusement pas de petits profits et il est vrai qu’Apple est une start-up aux moyens financiers limités, ce qui lui interdit le moindre écart…
Revenons donc aux Earbuds filaires, fournis avec l’appareil. Ils produisent un son correct qui restera agréable pour un usage général et notamment l’écoute de musiques modernes. La fonction téléphonique est elle aussi acceptable si l’on fait abstraction de l’absence d’annulation de bruits environnants. On l’a compris, il n’y a pas ici matière à s’extasier… mais on le savait déjà.
Nous avons été en revanche agréablement surpris par les progrès réalisés par les haut-parleurs internes. La qualité du son stéréophonique produit est très correcte : les basses sont un peu plus profondes et le son sature bien moins dans les hauts volumes. Et même si tout n’est pas encore parfait, nous ne pouvons que féliciter Apple sur ce point.
Réseau et GPS
L’iPhone 8 Plus fait partie des bons élèves dès qu’il s’agit de réseaux. Il supporte la 4G LTE de catégorie 12 (600/150 Mbps) sur l’ensemble des bandes de fréquences internationales. Détail intéressant, son modem est même compatible Gigabit. Petit problème toutefois : les antennes nécessaires ne sont pas présentes dans l’appareil, l’empêchant de se connecter aux futurs réseaux LTE Gigabit.
Pour l’instant encore confidentielle, la LTE Gigabit est une évolution intermédiaire vers la 5G. Elle devrait être déployée progressivement en France à partir de 2018. Signalons toutefois que non loin de nous, Monaco Télécom est l’un des premiers opérateurs européens à la proposer sur son réseau. De quoi rendre Orange vert de jalousie ?
Lors de nos tests, réalisés en région parisienne sur les réseaux 4G de Bouygues Telecom et d’Orange, nous avons apprécié la constance du débit et la qualité du signal, l’iPhone 8 Plus semblant être un poil plus performant que l’iPhone 7.
La fonction “Appels Wifi” est certes un avantage considérable lorsqu’elle est activée par l’opérateur, le son étant de bien meilleure qualité en cas de faible couverture réseau. Les bruits parasites que nous percevions au début de ce test lors de nombreux appels vocaux ont disparu lorsque nous avons appliqué la mise à jour 11.0.2.
La puce Wifi ac embarquée est d’une remarquable efficacité, ses antennes correctement placées n’étant vraiment jamais entravées par la prise en main de l’appareil. Apple a jeté son dévolu sur le Bluetooth 5.0, réputé pour une consommation électrique en baisse, des débits en hausse et (pour l’instant) par l’absence notoire de périphériques exploitant cette nouvelle déclinaison de la norme.
Apple s’est enfin aperçue que la puce NFC intégrée pouvait avoir une autre utilisation que le paiement sans contact. iOS 11 dispose donc des APIs nécessaires au développement d’application l’exploitant. Espérons que celles-ci ne se feront pas trop attendre.
Appareil photo
La photographie fait partie des points mis en avant sur les iPhones depuis quelques générations. L’iPhone 8 Plus ne fait bien entendu pas exception à la règle. Son module photo-vidéo à double objectif offre ainsi quelques fonctions alléchantes (du moins sur le papier). Mais avant d’aller plus loin, évacuons tout de suite le cas du capteur avant, essentiellement utilisé pour les selfies et les vidéochats.
Constitué d’un capteur 7 Mpxls et d’un objectif ouvrant à f/2,2, produit des images tout à fait satisfaisantes. On apprécie la fonction de détection de visage très précise, la stabilisation électronique, la simulation d’un flash par blanchissement de l’écran et surtout la qualité des images produites, y compris en luminosité moyenne.
Le module arrière est constitué de deux capteurs de 12 Mpxl équipés d’objectifs aux caractéristiques différentes. Le premier est un 28 mm (en équivalence 24×36), ouvre à f/1,8 et dispose d’une stabilisation optique. Les photosites le composant mesurent 1,22 µm, une taille plus que raisonnable pour un smartphone. Le second est un 56 mm (en équivalence 24×36) ouvrant à f/2,8 dont les photosites mesurent 1,0 µm.
C’est lui qui assure le fameux zoom 2x vanté par le constructeur et qui rapproche effectivement le sujet à prendre en photo. Chose étonnante, il n’est pas stabilisé tout en ayant une ouverture moindre (plus la valeur “f” est petite, plus l’ouverture est grande) : il aurait semblé logique d’y privilégier la stabilisation optique afin d’éviter le flou de bougé.
Apple a sûrement pensé qu’il était plus pertinent de privilégier le 28 mm, objectif utilisé par défaut par la plupart des utilisateurs. Pourquoi pas. Toutefois, l’ouverture f/2,8 nous semble un peu faiblarde. On aurait de loin préféré que les deux modules ouvrent à f/1,8 histoire qu’Apple ne semble pas dépassé par la concurrence.
L’ensemble est complété par un flash LED à quatre tons de bonne facture, dont la synchro lente permet de produire des images équilibrées en faible luminosité (l’avant et l’arrière plan sont éclairés correctement).
La technique, c’est bien, mais qu’en est-il dans la vraie vie, celle où l’on prend des photos en dehors d’un labo ? De ce côté, l’iPhone 8 Plus se comporte très bien en luminosité correcte (extérieur, pièce correctement éclairée) tout en restant honorable lorsque l’éclairage est moins intense. Bien sûr, les images produites avec l’appareil principal sont toujours un peu plus qualitatives puisque la taille des photosites, l’ouverture et surtout la stabilisation étant des atouts incontestables.
La fonction HDR est désormais activée automatiquement au besoin, à moins d’en changer le réglage dans les préférences. Après quelques jours d’utilisation, nous n’avons pas jugé utile de désactiver ce qu’Apple appelle l’AutoHDR, au fonctionnement plutôt pertinent. Les images produites par l’iPhone 8 Plus sont très détaillées et bénéficient d’une colorimétrie fidèle à la réalité que l’on pourra bien entendu massacrer à loisir en utilisant l’un des filtres créatifs disponibles.
La principale évolution de la fonction photographique est à rechercher du côté du mode “portrait” qui floute artificiellement l’arrière-plan afin de faire ressortir le sujet en avant-plan. Introduit sur l’iPhone 7 plus, ce Bokeh artificiel est à peu près correctement maitrisé par la Pomme sur les appareils dotés de deux objectifs.
Grâce à un léger parallaxe, ils servent à déterminer les informations de profondeur d’une scène, exactement comme le cerveau humain interprète le relief à l’aide des informations récupérées par les deux yeux. Malheureusement pour l’iPhone, son processeur d’image n’est pas encore aussi efficace que le cerveau humain à ce petit jeu et il a parfois un peu de mal à déterminer ce qui doit être flotté ou non.
Rendons justice à l’iPhone 8 Plus : les images du mode portrait sont nettement plus abouties que celles produites par l’iPhone 7 Plus. Avec le nouvel iPhone et sa puissance de calcul phénoménale, Apple a introduit quatre nouvelles déclinaisons du mode portrait : éclairage de studio, éclairage des contours, éclairage de scènes et éclairage de scène mono.
Ces nouvelles variantes ne sont pas encore finalisées, Apple précisant qu’elles le seront “prochainement” par le biais d’une mise à jour. Les deux premières simulent un éclairage du visage (ou de ses contours) tout en créant un Bokeh artificiel relativement acceptable. Vu la qualité des résultats obtenus, il ne semble pas délirant de penser qu’Apple est proche de la version finale.
Difficile en revanche de penser la même chose des modes éclairage de scène, sensés plonger dans le noir l’arrière-plan pour mettre en avant le sujet photographié. Le détourage a l’air d’être effectué à la hache et il n’est pas rare de constater la disparition de morceaux d’oreilles ou l’inclusion d’éléments de l’arrière-plan.
Manifestement, l’IA prenant en charge l’opération a encore beaucoup à apprendre. Les résultats deviennent carrément catastrophiques si le sujet photographié porte un chapeau, une casquette ou est coiffé avec un pétard. Espérons qu’Apple trouvera le moyen d’améliorer le rendu de ces modes.
La vidéo bénéficie elle aussi du supplément de puissance apportée par le processeur A11. Il est désormais possible de filmer en Ultra HD 60 im/s ce qui permet d’obtenir une séquence fluide même en cas de mouvements brusques à l’image. Parmi es fonctions appréciables, signalons le ralenti à 120 ou 240 im/s en 1080p, une stabilisation cinématique efficace et un mode timelapse très satisfaisant.
Enfin, nous ne saurions résister au plaisir de vous embêter avec les formats d’images supportés par l’iPhone 8 Plus et iOS 11. Apple semble vouloir tourner le dos au JPEG pour la compression HEIF. Celle-ci a le double avantage de produire des fichiers plus compacts (presque deux fois moins volumineux) et des images au moins aussi détaillées qu’en JPEG. L’HEIF n’étant pas encore très répandu, Apple permet encore l’utilisation du JPEG par défaut en activant l’option ad hoc dans les préférences d’iOS 11.
Côté vidéo, le format HEVC (codec H.265 pour les connaisseurs) est mis à contribution afin de réduire drastiquement la taille des fichiers vidéos, notamment en Ultra HD. Dans tous les cas, la conversion en JPEG ou en H.264 est effectuée à la volée lors du transfert vers un ordinateur, à moins que vous souhaitiez exploiter directement ces nouveaux formats. Pas question en revanche de se passer du codec H.265 si vous souhaitez filmer en Ultra HD 60 im/s ou en Full HD 240 im/s.
Autonomie
L’iPhone 8 Plus est équipé d’une batterie de 2691 mAh lui conférant d’après Apple une autonomie pouvant atteindre 21 heures en conversation téléphonique ou 13 heures de surf sur le Net. En streaming, on atteindrait jusqu’à 14 heures de lecture vidéo ou 60 heures d’écoute audio. Dans la vraie vie, celle où l’on fait un peu de tout cela, force est de constater que l’iPhone 8 Plus permet de tenir facilement une journée complète. Si l’on fait un tant soit peu attention — notamment en baissant la luminosité de l’écran — il gagnera quelques heures supplémentaires.
La charge de la batterie s’effectue avec le rachitique bloc d’alimentation fourni (5 Watts). S’il fait le boulot, il est plutôt lent. Pour accélérer un peu l’opération, on pourra opter pour un chargeur d’iPad Pro (12 Watts, 25 €) ou encore pour celui du MacBook 12’’ (29 Watts, 59 €). Pour ce dernier, seul à pouvoir activer la charge rapide (lorsqu’elle sera disponible par le biais d’une mise à jour prévue pour novembre), il faudra aussi investir au minimum 29 € pour acquérir le câble USB-C Lightning. La charge efficace de l’iPhone 8 passe donc par une dépense supplémentaire de 88 € : il n’y a décidément pas de petits profits chez Apple.
Un mot pour signaler que les amateurs de recharge sans contact pourront s’ils le souhaitent acquérir un chargeur à induction compatible Qi (comme ceux de Samsung ou Belkin, par exemple), Apple semblant enfin avoir découvert l’intérêt de la chose. La Pomme proposera courant 2018 son propre chargeur sans fil, le AirPower, conçu pour supporter simultanément un iPhone, les écouteurs AirPods (dont il faudra changer l’étui afin de les rendre compatibles) et une Apple Watch. Le tout pour un prix non dévoilé, mais qui nous fait frémir d’avance.
Prix et disponibilité
Au moment où ce test est rédigé, deux modèles d’iPhone 8 Plus sont disponible (64 Go et 256 Go) chacun décliné en trois couleurs (argent, or et gris sidéral). La version 64 Go est vendue 919 € et il faudra débourser 1089 € pour le modèle 256 Go. Fidèle à sa réputation, l’iPhone est donc un produit très cher, même si son prix est un peu moins élevé que celui de l’iPhone 7 plus au lancement. Il fallait alors payer 1129 € pour le modèle 256 Go, 909 € pour le 32 Go et 1019 € pour le 128 Go, Apple ayant à l’époque fait l’impasse sur le 64 Go.
À en croire notre source interne au constructeur, les ventes d’iPhone 8 et 8 Plus ont connu un début mitigé. La plupart des inconditionnels de la marque semblent attendre l’iPhone X, annoncé conjointement, mais disponible en (très) faible quantité à partir de début novembre.
Traditionnellement, la disponibilité d’un nouvel iPhone est synonyme de files d’attente impressionnantes devant les Apple Store et de délais de livraison délirants. Ça n’est pas le cas avec l’iPhone 8 Plus, disponible en ligne quasi immédiatement sur le site du constructeur, et immédiatement en Apple Store dans toutes les capacités et coloris.
A l'issue de ce test, nous ne pouvons qu'applaudir les performances de l'iPhone 8 Plus, tant au niveau de l'ergonomie que du design (certes largement éprouvé puisque c'est le quatrième iPhone qui l'utilise), des performances ou de la qualité de l'interface. Bon point aussi pour la phénoménale puissance de calcul fournie par l'A11 Bionic (on n'arrive pas à se faire à son nom, en revanche) qui devrait faire les beaux jours des développeurs d'applications en réalité augmentée.
Toutefois, nous sommes un peu dubitatifs sur l'avenir commercial de l'iPhone 8 Plus : l'arrivée annoncée de l'iPhone X risque de freiner ses ventes, celui-ci étant perçu comme réellement novateur sous bien des aspects. Les inconditionnels de la Pomme rongent donc leur frein et ignorent superbement les iPhone 8 et 8 Plus, aux caractéristiques plus traditionnelles.
Cette disponibilité à deux vitesses pourrait être la première grosse erreur dans une stratégie marketing pourtant bien rodée, les ventes ne semblant pas être au beau fixe (tous les modèles d’iPhone 8 et 8 Plus sont disponibles sans délai, une première dans l’histoire d’Apple). Pour retrouver un tel schéma d'annonces simultanées, il faut remonter aux iPhone 5S et 5C. Les deux produits étaient toutefois assez éloignés en terme de spécifications techniques et de prix pour ne pas se phagocyter, chacun s'adressant à un public bien spécifique.
- Performances globales
- Ergonomie
- Qualité de l'écran
- Qualité des photos produites
- Captation 4K 60 im/s
- Charge par induction
- Impossible d'étendre la mémoire de stockage
- Bloc secteur fourni inadapté à la charge rapide
- Prix élevé
- Nouveaux modes portrait non finalisés