iPhone : Apple est de nouveau accusé d’obsolescence programmée en France

Apple n’en a visiblement pas terminé avec les accusations d’obsolescence programmée. L’association HOP, qui lutte activement contre ce type de dérives, vient en effet de déposer plainte contre le géant de Cupertino, qu’elle soupçonne de « sérialisation ». En d’autres termes, le constructeur empêcherait les utilisateurs de réparer leur smartphone ou même de le mettre à jour.

iphone 13 pro max apple store
Crédits : adrianhancu

Souvenez-vous : en 2017, Apple a fait face à ce qui est aujourd’hui encore l’un des plus gros scandales de son histoire. Après des accusations émises par John Poole, fondateur de Geekbench, la firme de Cupertino admet pratique l’obsolescence programmée sur ses iPhone. Bien entendu, celle-ci s’est justifiée en mettant en avant l’intérêt pour les utilisateurs, à savoir ici la préservation de l’autonomie. Mais cette explication n’a pas convaincu les autorités : la France inflige une amende de 25 millions d’euros à la marque, tandis que l’Italie en réclame 60 millions.

Depuis, les choses se sont quelque peu tassées, même si les soupçons contre Apple ne sont jamais vraiment éteints. Aujourd’hui, ces derniers sont une nouvelle fois remis sur le devant de la scène, cette fois par l’association Halte à l’obsolescence programmée (HOP). Dans un document à charge d’une soixantaine de pages, l’organisme accuse le constructeur de « sérialisation ». Si vous n’avez peut-être jamais entendu parler de cette pratique, celle-ci impacte pourtant durablement l’utilisation que l’on peut avoir de nos appareils dans le temps. Explications.

Qu’est-ce que la sérialisation, dont est accusée Apple ?

Dans un communiqué publié ce mercredi 7 décembre, HOP décrit la sérialisation comme un procédé qui « consiste à associer les numéros de série des composants et périphériques d’un produit à celui de l’iPhone via notamment des micro-puces ». Autrement dit, Apple garde une trace de tous les composants de ses iPhone, ce qui peut lui permet de savoir quand l’un d’entre eux est remplacé. « Cette pratique touche, depuis peu, les pièces les plus fréquemment soumises aux pannes (écrans, batterie, caméra…) », précise l’association.

Sur le même sujet — iPhone et obsolescence programmée : Apple se moque-t-il des consommateurs ?

Bien entendu, il s’agit d’un moyen infaillible par Apple de savoir si les pièces de rechange sélectionnées par les utilisateurs ou, à défaut, les réparateurs sont conformes à sa propre liste de composants autorisés. Si tel n’est pas le cas, l’iPhone devient alors inutilisable, comme le rapport HOP qui constate de nombreux témoignages où le smartphone ne fonctionne plus après réparation. Et ce, même lorsque celui-ci a opté pour des pièces « identiques et d’origine ».

Ce n’est pas tout. HOP argue également que cette pratique permet à Apple de brider les mises à jour les iPhone les plus anciens. L’association cite notamment l’iPhone XR comme exemple, incapable de supporter iOS 16 pour certains utilisateurs. La dernière version du système d’exploitation déclenche en effet des problèmes avec l’écran tactile, ce que le constructeur préfère expliquer par un souci de compatibilité avec une pièce non agréée. Une fois l’iPhone XR repassé sous iOS 15, le problème disparaît.

Apple est accusé d’obsolescence programmée juste après le lancement de Self Repair

« Ces dysfonctionnements constatés de manière répétée, sans information et sans solution apportée au consommateur ou au réparateur, ne sont pas de simples “bugs” : ils visent à désavantager la réparation indépendante ou le reconditionnement, au profit de la vente de smartphones neufs ou de la réparation captive, à des prix souvent dissuasifs pour le consommateur », accuse HOP. Le timing est particulièrement ironique. Pas plus tard qu’hier, Apple a lancé son service Self Service Repair en France.

Le programme, qui permet aux utilisateurs d’avoir accès à un vaste catalogue de pièces détachées pour réparer eux-mêmes leurs appareils, est notamment brandi comme étendard par Apple pour illustrer sa volonté de proposer des produits plus durables. À condition, visiblement, de ne pas dépasser une certaine date de péremption inconnue à l’achat. Espérons donc que les pièces vendues par le constructeur ne rencontrent pas les problèmes cités plus haut.

Voir les commentaires
Ailleurs sur le web